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Les autorités canadiennes ont démenti l'information selon laquelle le python soupçonné d'avoir tué, lundi, deux enfants durant leur sommeil s'était échappé d'un magasin situé en-dessous des lieux du drame.
L’émotion est grande à Campbellton, une localité située dans la province du Nouveau-Brunswick, dans l’est du Canada. Dans la nuit du dimanche 5 au lundi 6 août, un python aurait tué deux enfants de 5 et 7 ans durant leur sommeil.
Venus passer la nuit chez un ami, les deux jeunes garçons dormaient dans l'une des chambres de l'appartement situé à l'étage directement au-dessus d’un magasin spécialisé dans la vente de serpents, d'alligators et de poissons exotiques. D'après les premières informations, le python s’était échappé d'une cage au rez-de-chaussée du bâtiment. Mais mardi, la gendarmerie royale du Canada (GRC) a indiqué que le serpent se trouvait déjà dans l’appartement où les enfants passaient la nuit. Exit, donc, l’hypothèse selon laquelle le reptile avait réussi à se faufiler dans le système d'aération du magasin pour atteindre le premier étage.
"Le serpent se serait échappé de sa cage de verre pendant la nuit de dimanche à lundi, par un orifice relié au système de ventilation. Il se serait déplacé dans le système pour ensuite se rendre au-dessus du salon où dormaient les deux garçons. Une conduite aurait alors cédé sous le poids du reptile", rapporte le site de Radio Canada.
Espèce interdite
Lundi, au petit matin, les forces de l'ordre ont été appelées sur les lieux. Une enquête a été diligentée pour connaître les circonstances du drame et une autopsie du corps des deux victimes devait avoir lieu mardi. Selon l'enquête préliminaire, la GRC indiquait "croire que les deux garçons ont été étranglés par le serpent". Mais aucune précision n'a été donnée quant à d'éventuelles marques de strangulation découvertes sur les corps.
Le python de 4 mètres et 45 kilos en cause dans cette affaire appartient à une espèce interdite dans le Nouveau-Brunswick. Lors d'un point de presse tenu mardi après-midi, la GRC a confirmé qu'il était question d'un python de Seba, un type de serpent qui ne peut être vendu ni possédé dans la province sans permis. Même si l'animal avait fait partie des espèces permises, sa taille aurait dépassé les 3 mètres autorisés. On ignore si le propriétaire détenait ou non le permis requis. Les enquêteurs ont indiqué que le python a été euthanasié par les services vétérinaires de la province.
Scepticisme des experts
Lundi en fin de journée, les enquêteurs étaient donc très prudents dans leurs déclarations et s'en remettaient aux résultats des autopsies. En effet, nombre d’experts se montrent sceptiques. Selon eux, l'attaque de deux jeunes garçons par un serpent constricteur est extrêmement rare. Ainsi, David Rodrigue, directeur du Zoo Ecomuseum de Montréal, a émis des doutes sur l'antenne de Radio Canada : "C'est difficile à croire", ce type d'accident serait "un cas isolé et très très extraordinaire et très peu probable". D'après lui, le python est un animal qui mord pour se défendre et qui étrangle sa proie uniquement pour se nourrir.
Contacté par FRANCE 24, Antoine Gouygou, expert en reptiles au parc animalier Reptiland, situé dans le sud-ouest de la France, précise pour sa part qu’il ne s’agit pas d’une strangulation mais d’une "constriction". "Le python fait une boucle et serre, et la victime meurt d’arrêt cardiaque et non de suffocation", explique-t-il, avant d'ajouter, lui aussi, qu’habituellement ce type de serpent attaque une proie dans le but de se nourrir. Selon lui, "ce n’est pas un comportement normal, les pythons n’ont pas pour habitude de s’en prendre aux humains de la sorte". Il estime que "tout dépend des circonstances du drame. Une odeur particulière, de rongeur par exemple, a pu attirer l’animal."
Le maire adjoint de Campbellton, Ian Comeau, a déploré cet accident en reconnaissant que des habitants avaient par le passé regretté la présence d'un tel magasin animalier, installé depuis 15 ans en ville. Il a ajouté que l'arrêté municipal qui avait autorisé ce commerce serait certainement révisé.
Avec dépêches