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À l’occasion de sa première conférence de presse en tant que président, Hassan Rohani a assuré que l'Iran était prêt à entamer des négociations "sérieuses et substantielles" sur la question sensible du nucléaire.

Élu dès le premier tour, le 14 juin, puis officiellement investi le 3 août, le nouveau président iranien Hassan Rohani a donné, mardi 6 août, sa première conférence de presse depuis son investiture. Tout en réitérant le fait que l'enrichissement d'uranium est le "droit indéniable" de l'Iran, le successeur de Mahmoud Ahmadinejad a déclaré que son pays était prêt à entamer des négociations "sérieuses et substantielles" sur la question nucléaire. Les interlocuteurs de la République islamique, a ajouté ce religieux modéré, doivent comprendre qu'une solution n'est possible "que par la négociation, et non par la menace".

Bien que "déterminé" à régler le conflit sur le nucléaire iranien, Hassan Rohani, ce chantre de la "modération" mais aussi véritable homme du sérail, s'est montré ferme dans sa volonté de défendre les intérêts de son pays. "Le programme nucléaire est une question nationale. Le gouvernement insiste sur les droits nucléaires conformes aux règles internationales. Nous ne céderons pas sur les droits de notre nation mais nous sommes partisans de dialogue et d'entente", a-t-il insisté.

Il a également précisé que ces discussions avec les grandes puissances (États-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie, Chine et Allemagne) devaient se faire "sans perte de temps". Le chef de l’État s’est dit "certain que si l'autre partie est prête, les inquiétudes [des Occidentaux, NDLR] seront levées rapidement". Reste que sa marge de manœuvre demeure limitée dans un pays où le pouvoir appartient en réalité au Guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei.

Moscou se dit "tout à fait d’accord" avec Téhéran

Paris attend des "actes concrets"

À Paris, le chef de la diplomatie française a reçu mardi l'ambassadeur d'Iran en France, Ali Ahani.

La France "attend désormais de l'Iran des actes concrets en réponse aux préoccupations internationales sur la finalité de son programme nucléaire, son engagement en Syrie et la situation des droits de l'Homme", a déclaré Laurent Fabius au diplomate, selon le porte-parole adjoint du ministère français des Affaires étrangères.

À l'isssue de la conférence du président iranien, Washington a assuré de sa "bonne volonté" si l'Iran se montrait "sérieux".

L'UE, pour sa part, a formé l'espoir qu'un nouveau cycle de pourparlers se tienne "dès que cela sera réalisable".

La Russie a, quant à elle, apporté un soutien inconditionnel au président de la République islamique. Son ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a affirmé, depuis Rome où il est en déplacement, être "tout à fait d'accord" avec le président iranien sur le fait que le litige devait être réglé par la négociation et non par des ultimatums", rapporte l'agence de presse Interfax. Le ministre a également souligné qu'il était "essentiel de soutenir l'approche constructive du dirigeant iranien".

Quelques heures avant les déclarations d’Hassan Rohani, Moscou avait déjà estimé qu'une reprise des discussions avec Téhéran ne pouvait plus tarder. "Un nouveau cycle [de négociation, NDLR] doit, étant données les circonstances, se tenir avant la mi-septembre. On ne peut le différer plus longtemps", a déclaré à Interfax le vice-ministre des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov. Le président russe, Vladimir Poutine, devrait justement faire la connaissance de son homologue iranien au Kirghizistan en septembre.

Avec dépêches