Arrêté lundi en Espagne après avoir été gracié par erreur par le roi du Maroc, Daniel Galvan Vina a été placé en détention préventive. La justice espagnole doit désormais se prononcer sur une éventuelle extradition du pédophile.
Restera-t-il en Espagne ou sera-t-il extradé vers le Maroc ? Le sort de Daniel Galvan Vina n’est pas encore fixé mais la justice espagnole a d’ores et déjà décidé de le placer en détention préventive. Le juge Fernando Andreu, du tribunal de l'Audience nationale à Madrid, a invoqué "un risque de fuite" du sexagénaire qui a déjà réussi à partir du Maroc vers l’Espagne après que le roi Mohammed VI l’a grâcié par erreur le 31 juillet.
itOriginaire d'Irak, pays où il est né, Daniel Galvan Vina "a acquis la nationalité espagnole par son mariage avec une femme espagnole, dont il est aujourd'hui divorcé", indique l’arrêt rendu mardi 6 août par le juge. "Selon ses déclarations, sa vie s'est déroulée surtout en Irak et en Espagne, mais il a résidé dans différents pays dont l'Égypte, la Syrie, la Jordanie, le Royaume-Uni et le Maroc", a ajouté le magistrat. Parce qu’il ne "dispose pas en Espagne d'un minimum d'enracinement familial, social, économique ou professionnel", la décision de l’incarcérer vise donc à prévenir toute tentative de fuite.
Les autorités espagnoles l’ont interpellé lundi 5 août dans un hôtel à Murcie, dans le sud-est de l’Espagne, au lendemain de l’annulation de la grâce et de l’émission d’un mandat d’arrêt international par le Maroc. En 2011, il avait été condamné à 30 ans de réclusion pour des viols sur onze mineurs de quatre à quinze ans. Sa récente libération avait provoqué de vives protestations dans le royaume.
Imbroglio diplomatique
Toute la lumière n’a pas encore été faite pour expliquer comment une telle bévue a pu être commise. Selon plusieurs sources concordantes, il semblerait que la libération du pédophile soit due à une confusion dans des listes de détenus. Selon le quotidien espagnol "El Pais", après une rencontre en juillet entre le roi Juan Carlos et son homologue marocain, Madrid "a transmis deux listes de prisonniers au Maroc. L’une contenant les demandes de pardon pour 15 prisonniers, l’autre demandant le transfert de 33 détenus. Les deux listes ont probablement été mélangées puisque le roi leur a tous accordé le pardon", écrit le quotidien espagnol. Aucune source officielle n’a pour l’heure corroboré cette version. Le ministère marocain de la Justice a indiqué que deux hauts fonctionnaires étaient attendus en Espagne pour discuter de cet épineux dossier.
En parallèle, Mohammed VI a décidé de limoger le directeur de l'administration pénitentiaire. "L'enquête a conclu que ladite administration, lorsqu'elle a été sollicitée par le Cabinet royal, a transmis par inadvertance des informations erronées de la situation pénale de l'intéressé", indique un communiqué du palais royal.
Avec dépêches