En l’absence de véritable enjeu, les partis d’opposition multiplient les appels au boycottage de l’élection présidentielle algérienne du 9 avril. Ils entendent dénoncer un scrutin dont le résultat est, selon eux, connu d'avance.
À l'approche du scrutin présidentiel du 9 avril, plusieurs partis d'opposition appellent les Algériens à bouder les urnes, le 9 avril. Sur le fronton du siège du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), un drapeau noir a remplacé le drapeau national, en signe de contestation.
"Nous sommes dans une atmosphère de deuil national. Abdelaziz Bouteflika s’est octroyé une présidence à vie. Une véritable menace pèse tant sur l’Algérie physique que sur l’Algérie symbolique. Nous avons levé ce drapeau noir en signe de contestation, mais nous sommes convaincus qu’ils lèveront un jour le drapeau blanc", lance Saïd Sadi, le patron du RCD.
Le Front des forces socialistes (FFS) appelle , lui aussi, les Algériens à ne pas se rendre dans l'isoloir, appelant à la dissidence politique pacifique.
"Nous avons appelé au boycottage du scrutin en partant d’un constat : celui que le peuple vote de moins en moins. Les gens n’en veulent pas, ils ne souhaitent pas qu’on se moque d’eux ou qu’on les utilise pour légitimer des choix faits ailleurs", explique Karim Tabbou, premier secrétaire du FFS.
Derrière ces appels, l’opposition semble chercher à sensibiliser la population. Mais peut-être celle-ci a-t-elle déjà fait le choix de ne pas aller voter, consciente qu’il n’y a guère d’illusion à se faire sur l’identité du président qui sortira des urnes…