
Le pôle financier de Paris a ouvert le 14 février une information judiciaire pour blanchiment et corruption visant Gulnara Karimova, a-t-on appris ce vendredi. La fille du président ouzbek possède plusieurs résidences de luxe en France.
Gulnara Karimova, la fille aînée du président ouzbek Islam Karimov, se retrouve dans le collimateur de la justice française. Le juge Serge Tournaire, du pôle financier de Paris, a ouvert une information judiciaire le 14 février 2013 pour "blanchiment en bande organisée" et "corruption d'agent étranger" visant la fille du chef de l'État, confirmant des informations de "Nice Matin" et Rue 89.
Commission occultes
Tout commence lorsque la justice suisse soupçonne plusieurs proches de Gulnara Karimova, dont son assistante personnelle, d'être impliqués dans une vaste opération de blanchiment. Selon le site Rue89, l'enquête est "en rapport avec de possibles commissions occultes versées par l'opérateur de télécommunication suédois TeliaSonera pour s'implanter en Ouzbékistan en 2007". La même source affirme, en outre, que "les tentatives désespérées" de Gulnara Karimova pour faire un retrait de 600 millions de francs suisses auraient mis la puce à l'oreille des autorités suisses en 2012.
La France a été saisie d'une demande d'entraide internationale de la part de la Suisse qui a également ouvert une enquête pour blanchiment. Le 18 juin, à la demande de Bern, la police française a perquisitionné diverses résidences de luxe dont un appartement parisien dans le cossu XVIe arrondissement et une villa à Saint-Tropez dont Gulnara Karimova est l'une des propriétaires.
Personnage "le plus haï d'Ouzbékistan"
La quadragénaire diplômée de Harvard est une véritable touche-à-tout. Tantôt créatrice de mode, tantôt chanteuse de pop acidulée sous le nom de scène de Googoosha (ce qui a donné lieu à un duo avec Gérard Depardieu), elle est aussi une redoutable femme d’affaires. En plus de posséder Coca-Cola Ouzbékistan, elle a lancé sa propre ligne de cosmétique.
Pourtant la belle blonde aux traits asiatiques est loin de faire l’unanimité. Selon un câble diplomatique publié par WikiLeaks en 2010 de diplomates américains, cité par Rue89, l’élégante Gulnara Karimova est décrite comme une "personne avide, assoiffée de pouvoir" et le personnage public "le plus haï d'Ouzbékistan".