Les autorités égyptiennes ont déclaré vouloir disperser les campements pro-Morsi au Caire après des plaintes de voisinage. L’envoyé spécial de FRANCE 24 est allé à la rencontre des résidents vivant à proximité du principal sit-in pro-Morsi.
Le compte à rebours a commencé au Caire, jeudi 1er août, au lendemain des menaces du gouvernement égyptien de disperser par la force les sit-in des partisans du président déchu Mohamed Morsi. Abrités derrière des barricades improvisées et des sacs de sable à proximité de la mosquée Rabaa dans le quartier de Nasr City, des milliers de sympathisant des Frères musulmans restent mobilisés afin de protester contre le coup d'État militaire du 3 juillet dernier.
Selon l’envoyé spécial de FRANCE 24 au Caire, Gallagher Fenwick, les plaintes déposées par des résidents de Nasr City excédés par le campement de Rabaa pourrraient servir de justification judiciaire à une action policière.
“On a intenté des procédures, il y a 150 plaintes déposées aux postes de police. On a demandé l'intervention du gouvernement, la police et de l'armée. On a même reçu un jugement du tribunal ordonnant la dispersion du rassemblement de Rabaa", déclare ainsi au micro de France 24 Mohsein Khalil, un habitant de Nasr City. “L'odeur est terrible. En bas, dans le parking de l'immeuble, ils urinent et font leurs besoins”, ajoute le père de famille excédé par la présence des manifestants en bas de chez lui.
Répression sanglante
De nombreux activistes pro-Morsi mangent, dorment, et se lavent dans le campement de Rabaa depuis maintenant plus d'un mois. Selon eux, les relations de voisinage avec les résidents du quartier sont au beau fixe.
“Nous avons tous les métiers ici. Des médecins, des ingénieurs, des électriciens, des plombiers. Si les habitants on besoin de quelque chose pas besoin d'aller le chercher à l'extérieur. On va leur rendre service bénévolement” affirme ainsi Nabil Awad, partisan du président déchû installé au campement de Rabaa.
Les dernières menaces et la répression sanglante dont sont victimes les pro-Morsi n’ont pas entamé leur volonté de maintenir leurs sit-in dans la capitale égyptienne. Les partisans du premier président égyptien démocratiquement élu affirment qu’ils ne lèveront pas le camp tant que Mohamed Morsi ne sera pas rétabli dans ses fonctions.
Avec dépêches