Dans le cadre de la politique de la ville, François Hollande s’est rendu mercredi dans la banlieue sensible de Clichy-sous-Bois, afin de promouvoir les transformations de cette municipalité, une dizaine de jours après l’embrasement à Trappes.
Une dizaine de jours après les violences urbaines qui ont embrasé Trappes (Yvelines), François Hollande s’est rendu mercredi 31 juillet à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) pour une visite consacrée à la politique de la ville avec la signature d'un "emploi franc", dispositif de soutien à l'emploi des jeunes, et pour adresser un message de "confiance" aux habitants des banlieues.
Arpentant les rues de la commune qui l'a plébiscité en 2012 (72 % au second tour de la présidentielle), le chef de l'État a estimé que la transformation de cette ville relevait d’"une expérience, une référence et bientôt un exemple" pour les autres quartiers sensibles. Avec 500 millions d'euros engagés, le plan de rénovation urbaine de Clichy-sous-Bois est en effet le plus important de France. Il a "changé" la face de cette ville, objet de "transformations considérables", s'est encore félicité François Hollande.
"Faire confiance aux villes et aux quartiers"
Alors que, fin 2005, Clichy-sous-Bois avait été le théâtre de violentes émeutes déclenchées par la mort des deux adolescents, Zyed et Bouna, la ville montre aujourd'hui, selon le président français, "ce qui est possible sur un territoire comme celui-là" avec l'ouverture prochaine d'une antenne de Pôle emploi, "des créations d'activités, un tramway qui va arriver, des immeubles qui sont rénovés". Bref, un "signe d'espoir".
"Il y a un message particulier ici : c'est de faire confiance aux villes et aux quartiers", a encore déclaré François Hollande, parrainant symboliquement la signature de l'un des premiers "emplois francs", nouveau dispositif de soutien à l'emploi des jeunes issus de ces quartiers sensibles. Ce dispositif expérimental d'accès ou de retour à l'emploi lancé cet été consiste en une aide de 5 000 euros, versée en deux fois, à une entreprise qui embauche en CDI un jeune de moins de 30 ans, résidant d'une zone urbaine sensible (ZUS).
Pas de relations avec Trappes
Lors de sa visite, le chef de l'État s'est cependant gardé de tout parallèle avec les incidents de Trappes. "Je viens sans qu'il y ait de relation à faire par rapport à des incidents qui peuvent se produire dans d'autres villes", a-t-il éludé, même s'il l'a concédé : dans les quartiers, "la mèche lente est encore allumée".
Avant de se rendre en Seine-Saint-Denis, François Hollande avait présidé à l'Élysée un séminaire gouvernemental sur la politique de la ville. Et vendredi, le Conseil des ministres examinera un projet de loi visant à rétablir la cohérence de cette politique dont la Cour des comptes pointait il y a un an la "dilution" sur "un nombre beaucoup trop important de quartiers".
"De 2 400 quartiers prioritaires bénéficiant de contrats urbains de cohésion sociale aujourd'hui, on devrait passer à 1 300", explique-t-on ainsi dans l'entourage du président. Le second volet du projet de loi confirmera un nouveau programme de "renouvellement urbain" de 5 milliards d'euros au profit de 200 quartiers.
Avec dépêches