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Qui est le salafiste français suspecté du meurtre de Mohamed Brahmi ?

Le tueur présumé de l'opposant tunisien Mohamed Brahmi est un salafiste franco-tunisien bien connu des services de police français pour son rôle, en 2003, dans le recrutement de jeunes Parisiens d'origine étrangère souhaitant aller combattre en Irak.

En Tunisie, le suspect numéro un dans l’assassinat de l’opposant Mohamed Brahmi est un franco-tunisien de 30 ans bien connu des services de police français. Vingt-quatre heures après l’assassinat, le gouvernement tunisien accusait Boubakeur Hakim, un salafiste radical qui est né et a grandi dans le XIXe arrondissement de Paris, d'être la personne qui aurait tiré à 14 reprises sur le député de gauche.

Le suspect, déjà recherché pour contrebande d’armes avec la Libye, serait également impliqué dans l’assassinat d’une autre figure de l’opposition tunisienne en février 2013. "La même arme automatique de calibre 9mm qui a tué Chokri Belaïd a aussi tué Mohamed Brahmi", a ainsi déclaré le 26 juillet le ministre tunisien de l’Intérieur, Lotfi ben Jeddou, en précisant que ses services avaient identifié au total 14 suspects salafistes dans l’assassinat de Belaïd, dont huit seraient impliqués dans celui de Brahmi.

Filière irakienne des Buttes-Chaumont

Repéré dès 2003 par les services de renseignements français lors des manifestations contre la guerre en Irak, Boubakeur Hakim s’est illustré comme l’un des responsables de la "filière des Buttes-Chaumont" - nommée d’après un parc du XIXe arrondissement de Paris – qui recrutait et facilitait le voyage de jeunes Parisiens d’origine étrangère souhaitant combattre les forces américaines en Irak.

Un engagement qui a coûté la vie à son frère, Redouane Hakim, tué en juillet 2004 à Falloujah. Boubakeur Hakim a quant à lui été intercepté la même année par la police syrienne alors qu’il tentait de pénétrer en Irak. Extradé vers la France en 2005, le Franco-Tunisien est condamné à sept ans de prison en 2008 pour son rôle de "combattant" et de "superviseur" dans l’organisation de cette filière djihadiste. Libéré en janvier 2011, Boubakeur Hakim n’est réapparu sur les radars de la justice tunisienne qu’en février 2013 dans une affaire de contrebande d’armes avec la Libye.

Avec dépêches