D'après le ministère tunisien de l'Intérieur, un salafiste radical serait impliqué dans l'assassinat, jeudi, de l'opposant tunisien Mohamed Brahmi (photo). L'arme utilisée serait la même que pour le meurtre de Chokri Belaïd, le 6 février dernier.
Le ministre tunisien de l'Intérieur, Lofti ben Jeddou, a annoncé vendredi 27 juillet qu'un salafiste radical du nom de Boubaker Hakim, déjà recherché pour contrebande d'armes venant de la Libye voisine, était le principal suspect dans l'assassinat, ces cinq derniers mois, de deux opposants laïques de premier plan.
"La même arme automatique de calibre 9 mm qui a tué Chokri Belaïd a aussi tué Mohamed Brahmi", a-t-il dit lors d'une conférence de presse.
Mohamed Brahmi, député de Sidi Bouzid, a été assassiné jeudi devant son domicile tunisois. Le 6 février, l'opposant Chokri Belaïd avait été assassiné de la même façon.
Funérailles nationales
La famille de Mohamed Brahmi a déclaré que ses funérailles auraient lieu samedi 27 juillet et qu'il serait inhumé près de la tombe de Chokri Belaïd, à Tunis. Le chef d’État Moncef Marzouki, a, quant à lui, demandé à l'armée d'organiser des funérailles nationales, a annoncé la présidence.
La chancelière allemande Angela Merkel a condamné vendredi le "lâche assassinat" de Mohamed Brahmi et demandé à ce que ses assassins et ceux de Belaïd soient rapidement traduits devant la justice.
Ces deux assassinats ont suscité une vive émotion en Tunisie, pays précurseur des "printemps arabes" de 2011 dirigé aujourd'hui par un gouvernement dominé par les islamistes d'Ennahda.
Appels à manifester
Les islamistes ont appelé au rassemblement après la prière du vendredi, tandis que l'opposition laïque veut manifester vendredi pour "renverser le gouvernement".
David Thomson, correspondant de FRANCE 24 à Tunis, soulignait toutefois en début d’après-midi que la foule était moins importante que lors des manifestations spontanées de jeudi.
"Pour le moment, la mobilisation n’est pas encore très forte : environ un millier de personnes sur l’avenue Bourguiba", a-t-il rapporté. Il a ajouté que de nombreux Tunisiens avaient accueilli la théorie du ministre de l’Intérieur avec scepticisme, se demandant comment une personne déjà activement recherchée pour un assassinat aurait pu en commettre un deuxième.
Avec dépêches