L'un des conducteurs du train qui a déraillé mercredi en Galice est sous la garde de la police à l'hôpital. Selon les médias espagnols, il se serait vanté sur Facebook, il y a plusieurs mois, de l'allure à laquelle son train roulait.
Au surlendemain de la catastrophe ferroviaire à Saint-Jacques de Compostelle, qui a tué 80 personnes, selon un dernier bilan, les autorités ont officiellement reconnu que la vitesse du train était excessive et à l'origine du déraillement des wagons. C'est donc l'erreur humaine qui expliquerait pourquoi le train roulait à 190 km/h au lieu de 90 km/h à l'entrée du virage précédent la gare.
Tous les regards sont maintenant tournés vers l'un des conducteurs, qui avait lui-même reconnu, alors qu'il communiquait par radio avec la gare depuis sa cabine où il est resté coincé après le déraillement, avoir roulé à deux fois la vitesse autorisée. L'homme, placé sous surveillance policière à l'hôpital, doit être entendu par la police vendredi 26 juillet. Aucune interpellation n'a pour le moment été ordonnée, a indiqué le Tribunal supérieur de justice de Galice.
Si la justice reste prudente, les médias espagnols pointent du doigt le comportement du conducteur, décrit comme un fan de vitesse. Sa page Facebook, qui a disparu depuis du réseau social, comportait, selon le journal espagnol "ABC", une photo datée du 8 mars 2012 représentant un compteur de vitesse, l'aiguille en face du 200 km/h. Sur les commentaires, Francisco José Garzón Amo semble se vanter d'une telle vitesse, indiquant que le compteur n'était "pas truqué".
Un seul homme peut-il être tenu responsable d'une telle catastrophe ? "Selon le principal syndicat de conducteur de trains, une seule erreur humaine ne suffit pas à expliquer ce drame. Il souligne ainsi que certains systèmes de contrôle de vitesse n’étaient pas en place sur ce segment des voies", rapporte Roméo Langlois, envoyé spécial de FRANCE 24 à Saint-Jacques de Compostelle. En attendant, deux enquêtes, judiciaire et administrative, ont été ouvertes. Il s'agit de la tragédie ferroviaire la plus grave dans le pays depuis 1944.