Après l'accident de train de Saint-Jacques-de-Compostelle qui a fait 80 morts et une centaine de blessés mercredi soir, le chef du gouvernement espagnol a annoncé trois jours de deuil national, tandis que la Galice se prépare à sept jours de deuil.
Mariano Rajoy, le chef du gouvernement espagnol, s'est rendu jeudi 25 juillet sur les lieux de l'accident ferroviaire à Saint-Jacques-de-Compostelle - son lieu de naissance - où au moins 80 personnes ont trouvé la mort la veille après le déraillement d'un train à grande vitesse à l'approche de la gare.
it"Je vais signer aujourd'hui un décret déclarant trois jours de deuil national dans toute l'Espagne", a-t-il déclaré. Il devait se rendre dans la journée dans le principal hôpital de la ville, avant de tenir une réunion d'urgence avec les autorités locales. "Face à une tragédie comme celle qui s'est produite à Saint-Jacques-de-Compostelle, la veille du grand jour, je ne peux qu'exprimer ma plus grande sympathie en tant qu'Espagnol et Galicien", avait-il dit avant sa visite dans un communiqué.
Ce drame est survenu à la veille de la fête catholique de saint Jacques, évangélisateur de l'Espagne, et près de son célèbre sanctuaire de Galice où affluent chaque année des milliers de pèlerins. L'office du tourisme de la ville a annoncé l'annulation de toutes les festivités.
Le président régional de Galice, Alberto Nuñez Feijoo, a de son côté déclaré sept jours de deuil dans la région tandis que le roi Juan Carlos et prince héritier Felipe ont suspendu leurs activités officielles. Il s'agit de la catastrophe ferroviaire la plus grave que l'Espagne ait connue depuis des années.
Mobilisation pour secourir les blessés
Les cliniques de la ville ont été vite débordées par l'afflux de blessés et les hôtels ont aménagé des chambres gratuites pour les proches des victimes. Le gouvernement central a dépêché experts en médecine légale et personnels soignants par avion spécial. "Sur place, la scène est choquante, c'est dantesque", a déclaré Alberto Nunez Feijoo. Les pompiers ont même annulé un mouvement de grève pour participer aux secours. Les personnels d'hôpitaux, dont beaucoup ont vu leurs salaires réduits en raison de la crise économique qui affecte l'Espagne, ne comptaient pas leurs heures supplémentaires pour venir en aide aux blessés.
Pour le moment, les causes du déraillement, qui a également fait 143 blessés, restent inconnues. Le gouvernement privilégie la thèse d'un accident à celle d'un attentat ou d'un sabotage.
Jeudi, la presse espagnole a dénoncé la vitesse excessive du train, qui transportait 247 personnes. Le conducteur aurait en effet déclaré rouler à 190 km/h à l'entrée d'un virage extrêmement délicat, alors que la limite autorisée est de 80 km/h sur cette zone. Suivant la même hypothèse, le maire de Saint-Jacques-de-Compostelle, Angel Carras, a estimé jeudi à la radio Cadena Ser que la vitesse du train, formé de huit wagons, n'était "probablement pas la bonne".
Avec dépêches