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L'audition du Premier ministre Jean-Marc Ayrault par la commission d'enquête parlementaire sur l'affaire Cahuzac a été rejetée par la majorité socialiste. Les députés UMP ont immédiatement suspendu leur participation.

La majorité a refusé mercredi 24 juillet l'audition du Premier ministre Jean-Marc Ayrault devant la commission Cahuzac, qui tente de faire la lumière sur la gestion par l'exécutif de l'affaire du compte caché de l'ancien ministre du Budget. Cette décision, prise par 10 voix contre 8, a provoqué une crise au sein de la commission d'enquête parlementaire, à laquelle les députés UMP ont décidé de suspendre leur participation.

"La majorité vient de prendre une décision extrêmement grave en refusant d'auditionner le Premier ministre, a déclaré l'UMP Daniel Fasquelle. Nous avons décidé de suspendre notre participation aux travaux de la commission tant que nous n'aurons pas entendu le Premier ministre."

La veille, l'absence de "souvenir" de l'ex-ministre du Budget concernant un échange le 16 janvier à l'Élysée avec le président François Hollande, Jean-Marc Ayrault et le ministre de l'Économie Pierre Moscovici, évoqué pourtant par ce dernier, avait conduit des membres UMP de la commission d'enquête à réitérer leur demande d'audition du chef du gouvernement.

Le socialiste Alain Claeys, rapporteur de cette commission d'enquête parlementaire sur l'affaire Cahuzac, a estimé que l'audition de Jean-Marc Ayrault, "n'apporterait rien".

Les députés UMP suspendent leur participation

Après ce refus, le secrétaire de la commission, l'UMP Gérald Darmanin (UMP) a présenté sa démission. "En s'opposant à l'audition du Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, la majorité socialiste refuse que la vérité soit révélée dans l'affaire Cahuzac, a-t-il déclaré. La transparence voulue par les socialistes s'arrête là où la vérité pourrait manifestement les gêner."

Pour Christian Jacob, le président du groupe UMP à l'Assemblée, si le Premier ministre ne vient pas "ça veut dire qu'il a quelque chose à cacher et on est sans doute encore sur un autre scandale derrière cette affaire Cahuzac".

La commission d'enquête ne peut pas entendre François Hollande mais Jean-Marc Ayrault, lui aussi présent à cette réunion, aurait pu éclairer les députés.

"L'attitude du Premier ministre est choquante, elle est méprisante et humiliante pour l'Assemblée nationale. J'en appelle au président de l'Assemblée nationale", a insisté Christian Jacob devant des journalistes.

Avec dépêches