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Confirmation officielle de dopage pour Pantani et Ullrich sur le Tour 98

La commission d'enquête du Sénat a rendu son rapport ce mercredi pour améliorer la lutte contre le dopage. Le document ne contient pas de liste noire, mais confirme notamment que Marco Pantani et Jan Ullrich était dopés à l’EPO sur le tour 98.

La commission d’enquête sur l’efficacité de la lutte contre le dopage a rendu son rapport mercredi 24 juillet. Lors de la présentation de ce document de 237 pages, les sénateurs ont mis l’accent sur les 60 propositions qu’ils ont élaborées tout en minimisant la publication d’une liste noire de sportifs.

"Je ne connais pas cette liste, je ne connais pas le nom des personnes qui y figurent", a ainsi déclaré Jean-François Humbert, le président de cette commission.

Les parlementaires ont bien mis la main sur des bordereaux de prélèvements de cyclistes, ayant participé aux Tour de France 1998 et 1999, et les ont fait correspondre aux résultats d'analyses ultérieures effectuées de manière anonyme fin 2004 par le laboratoire de Chatenay-Malabry. Cependant, dans leur rapport, les sénateurs ne donnent pas le résultat de ces recoupements. Ils fournissent simplement les documents permettant d’identifier les coureurs.

"Cette fameuse liste n'est pas une liste de sportifs. C'est la publication des bordereaux de prélèvements concernant les Tour de France 1998 et 1999. Nous avons à l'unanimité décidé de publier en annexe cette liste de bordereaux concernés", a précisé le rapporteur, Jean-Jacques Lozach.

Un podium 98 du Tour de France entaché

Même si la commission n’a pas cité de noms lors de la présentation du rapport, l'analyse des informations contenues dans le document permet de confirmer les soupçons autour de plusieurs cyclistes. L'Italien Marco Pantani et l'Allemand Jan Ullrich, duo de tête du Tour de France 1998, entaché par l’affaire Festina, figurent bien parmi les cyclistes dopés à l'EPO durant l'épreuve.

Contrairement à des fuites publiées mardi par le journal Le Monde, l'Américain Bobby Julich, troisième de la Grande Boucle cette année-là, ne fait en revanche pas partie des coureurs ayant eu recours à ce produit dopant avec certitude, d'après les tests rétroactifs effectués fin 2004. Les Français, Laurent Jalabert, Jacky Durand et Laurent Desbiens ont eux aussi été contrôlés positifs à l’EPO.

Les documents regroupés par le Sénat permettent aussi d’identifier les sprinteurs allemand Erik Zabel et italien Mario Cipollini, ainsi que les Italiens Andrea Tafi, Nicola Minali, Fabio Sacchi, le champion du monde espagnol Abraham Olano et ses compatriotes Marcos Serrano et Manuel Beltran, l'Allemand Jens Heppner et le Néerlandais Jeroen Blijlevens.

"Il n’y a pas de risques de sanctions pour les coureurs de la liste des Tour de France 98 et 99", ont toutefois précisé les parlementaires à ce sujet.

Interrogé également sur les suspicions de dopage autour de l’équipe de France, championne du monde de football en 1998, et sur les déclarations de la ministre des Sports de l'époque, Marie-George Buffet, qui avait affirmé avoir subi "des pressions", la commission n’a pas voulu s’avancer. "On peut se demander si certaines icônes n’ont pas été épargnées mais ce n’est pas nouveau", a seulement réagi le rapporteur.

Les parlementaires ont préféré mettre l’accent sur les 60 propositions qu’ils ont établies après avoir entendu 86 personnes et effectué près de 70 heures d’audition pendant cinq mois d’enquête. Celles-ci sont établies autour de sept axes : connaissance, prévention, contrôle, analyse, sanction, pénalisation et coopération.

"Ces soixante propositions ne concernent pas un seul sport car tous les sports sont concernés par le dopage", a ajouté le président de la commission, en faisant référence au cyclisme.

Le rapport de la commission d'enquête du Sénat devrait être suivi d'une loi-cadre sur le sport mise en débat au Parlement en 2014.  

Les conclusions du rapport du Sénat