Le pape François entame ce lundi son premier voyage à l'étranger au Brésil où se tiendront les Journées mondiales de la jeunesse (JMJ). Quelque 1,5 million de jeunes pèlerins du monde entier sont attendus à ce "Woodstock catholique".
Cinq mois après son élection, le pape François entame, lundi 22 juillet, son premier voyage à l'étranger. Le souverain pontife le mènera dans son continent d'origine, au Brésil le plus grand pays catholique au monde où sont attendus, du 23 au 29 juillet, 1,5 million de jeunes pèlerins venus du monde entier pour assiter aux Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) de Rio de Janeiro, le "Woodstock catholique".
Mais l'ancien archevêque argentin de Buenos Aires, âgé de 76 ans, aura aussi à cœur, par la parole et par les gestes, de redonner du souffle à une Église catholique en perte de vitesse sur le continent face à la poussée continue des églises évangéliques depuis trois décennies.
En marge de ses rencontres avec les jeunes catholiques sur la plage de Copacabana ou au Campus Fidei de Guaratiba, à 40 km de Rio, François doit ainsi visiter une favela, une unité hospitalière pour toxicomanes au crack et une prison.
Sécurité renforcée après les manifestations de juin
Plus de 30 000 policiers et militaires seront mobilisés pour ce que les autorités ont décrit comme "la plus grande opération de sécurité de l'histoire de Rio". Le plan de sécurité a notamment été renforcé après les manifestations massives qui ont ébranlé le géant sud-américain, en pleine Coupe des confédérations de football.
Face aux difficultés économiques et au ralentissement de la croissance, la jeunesse brésilienne a pu faire entendre sa colère et ses revendications le mois dernier lors de grandes manifestations en faveur des réformes, un mouvement de masse qui a ébranlé le pouvoir de la présidente Dilma Rousseff.
Et si les manifestations monstres ont cessé, le mouvement de révolte perdure. Mercredi 17 juillet, de violents incidents, accompagnés de pillages, ont éclaté dans deux quartiers huppés de Rio, où la police a affronté les manifestants.
Mais de nombreux jeunes Brésiliens ayant participé aux manifestations de juin sont catholiques et n'entendent pas perturber la visite du pape. Ils attendent plutôt son soutien.
Pas d'inquiétude pour la sécurité du pape
Le Vatican ne se montre d'ailleurs pas inquiet. Le pape n'utilisera pas de voiture blindée mais une jeep découverte, à bord de laquelle il parcourra, dès lundi, les avenues du centre de Rio.
Plusieurs experts soulignent en outre que ses messages en faveur d'une "Église pauvre pour les pauvres" ou contre la "tyrannie de l'argent" peuvent trouver un écho favorable auprès des protestataires.
Peu après son arrivée à Rio lundi après-midi (à 19h00 GMT), le pape s'entretiendra avec la présidente Dilma Rousseff au palais de Guanabara. Le 25 juillet, il visitera la favela de Manghuinos et rencontrera de jeunes pèlerins sur la plage de Copacabana, où il présidera le lendemain un chemin de croix.
Le 27 juillet, il célébrera une messe en la cathédrale Saint-Sébastien de Rio et présidera dans la soirée une veillée de prières. La messe des JMJ aura lieu dimanche 28 juillet au Campus Fidei, à l'ouest de Rio. Dix mille cars sont réservés pour conduire sur place les jeunes fidèles. Le pontife repartira pour Rome dans la soirée.
Avec dépêches