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Tour de France : Froome "souhaite développer le cyclisme en Afrique"

, envoyé spécial au Semnoz – Le Britannique Christopher Froome s’est assuré, samedi, de la victoire finale dans le 100e Tour de France. La ligne d’arrivée franchie, le maillot jaune s’est prêté à la traditionnelle conférence de presse de fin de Grande Boucle.

La 21e et dernière étape du Tour de France, ce dimanche 21 juillet, entre Versailles et Paris (133,5km) ne présentant aucune difficulté, le classement général ne bougera plus.

Sans surprise, le Britannique Christopher Froome va donc remporter dimanche vers 21h45 ce 100e Tour de France. Et comme il est de tradition sur la Grande Boucle, le maillot jaune s’est présenté devant la presse, samedi, durant plus de 30 minutes, pour sa dernière conférence.

Que représente pour vous cette victoire dans le Tour de France ?

Cela représente tout le voyage que j'ai entrepris pour en arriver là. J'ai roulé à mes débuts sur un VTT sur les routes du Kenya, et maintenant je me retrouve avec le maillot jaune du Tour de France. C'est difficile d'exprimer tout cela avec des mots, mais cela a été un voyage extraordinaire. La course a été un combat de tous les jours. L’équipe a été sous pression et on a dû faire face. Cela a été une 100ème édition très spéciale pour moi.

Quand avez-vous pris conscience qu’un jour vous alliez pouvoir gagner le Tour de France ?

La première fois que j’ai réalisé que je pouvais gagner le Tour de France c’était en 2011 lors du Tour d’Espagne (il finit 2e, ndlr). Avant j’avais des performances fluctuantes, mais là je me suis dit qu’un jour je pourrais gagner un grand Tour.

Et sur ce Tour de France, quand vous êtes vous dit que vous aviez gagné ?

Aujourd’hui. Dans les deux derniers kilomètres, lorsque j'étais avec Rodriguez et Quintana, j'ai été envahi par un sentiment très spécial. J'ai commencé à me dire "ça y est, dans 5 minutes c'est fait". J’avais des sentiments très forts. Je savais que personne ne pourrait plus m’enlever ce maillot.

Au Kenya où vous êtes né et en Afrique du Sud où vous avez vécu, comment pensez-vous que votre victoire va être accueillie ?

Ils vont faire la fête ! J’aimerais que mes performances motivent les jeunes Africains qui ont beaucoup de mal à croire qu’ils peuvent sortir d’Afrique et réussir en Europe. Mon expérience est un exemple. Si l’on veut que quelque chose arrive, on trouve les opportunités pour y arriver.

Vous êtes très attaché à l’Afrique, avez-vous des projets que vous aimeriez développer là-bas ?

Bien sûr ! Je souhaiterais développer le cyclisme en Afrique. Ce Tour de France a été extraordinaire pour ce continent avec le Sud-Africain Daryl Impey qui est devenu le premier Africain à porter le maillot jaune, avec ma victoire…

Je suis né au Kenya, j’ai vécu en Afrique du Sud. Je suis certain que ma performance va donner beaucoup d’inspiration dans ces pays.

Quel a été votre meilleur et votre pire moment sur ce Tour 2013 ?

Le plus beau moment a été ma victoire au Mont Ventoux. C’était incroyable, vraiment spécial.

Le plus dur, c’était à l’Alpe d’Huez lorsque je n’avais plus d’énergie. J’étais vidé, c’était une sensation horrible. Littéralement, vous n’avez plus d’énergie. Il faut traverser cette sensation de façon mentale et, heureusement, j’avais Richie Porte à mes côtés.

Comment avez-vous vécu la soupçon de dopage qui vous entoure, toutes ses questions que l’on a pu vous poser sur le dopage ?

Cela a été difficile. Mais cela se comprend en raison de l’histoire de notre sport. Quiconque allait porter le maillot jaune allait être très critiqué. Mais on a vraiment la volonté de monter aux gens que le sport a été transformé. En tout cas, ce soupçon ne m’a pas enlevé mon bonheur.

Comment voyez-vous l’avenir désormais ? Vous allez revenir sur le Tour de France pour gagner ?

Je ne peux pas vous dire ce que l’avenir me réserve. J’ai 28 ans, je ne suis professionnel que depuis 5 ans, c’est ma 6e année. J’ai eu une progression rapide. Chaque année, j’ai appris. Je me refuse à dire que je n’ai plus de progrès à faire. Dans tous les aspects du cyclisme, je dois progresser.

Une victoire sur le Tour de France, c’est ce qui est le plus recherché. J’adorerais revenir et essayer de gagner le Tour chaque année, mais la décision sera prise lors de l’annonce du parcours. S’il me convient et que l’équipe est d’accord, je serais là l’année prochaine.