À neuf jours de la présidentielle au Mali, la tension est vive à Kidal, où des violences entre Touareg et habitants noirs, provoquées par des rumeurs sur l'arrivée de renforts de l'armée malienne, ont fait quatre morts depuis jeudi soir.
Après une nuit de violences, les troupes maliennes se sont déployées dans le centre de Kidal, dans le nord du Mali. Des affrontements entre des Touareg et d’autres communautés noires ont fait quatre morts, selon le gouvernement.
Ces tensions ont débuté jeudi soir à la suite d’une rumeur sur l’arrivée de renforts de l’armée malienne. Certains habitants ont affirmé avoir entendu des civils scander "Vive l’armée, vive le Mali", tandis que d’autres ont répliqué "Vive l’Azawad", nom donné au nord malien par les Touareg.
"Il y a eu des coups de feu entre un groupe de Touareg accusés d’être du MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad) ou proches du MNLA et des populations noires", a expliqué à l’AFP une source militaire africaine de la Force de l’ONU au Mali, la Minusma. Selon cette dernière, un groupe de Touareg a également "mis le feu à une partie du marché de la ville" et "saccagé des domiciles privées et des boutiques".
"Depuis hier soir, il y a eu des clashs entre les jeunes Touaregs et la communauté songhaï. L’ambiance est morose, celle d’une ville morte. J’ai vu de la fumée, il y a des boutiques qui ont été incendiées. La ville est très triste ce matin", a aussi raconté un témoin à RFI.
Un proche du colonel Adama Kamissoko, le gouverneur de Kidal, a annoncé la mort d’un civil après ces violences. Le colonel Diarran, du ministère de la Défense, a pour sa part, affirmé que quatre personnes avaient été tuées. Le calme a été brièvement rétabli après des arrestations effectuées par les Casques Bleus de la Minusma, mais des affrontements ont de nouveau éclaté vendredi.
itDes tensions communautaires
La ville de Kidal était occupée depuis le mois de février par les rebelles Touareg, jusqu’à l’arrivée au mois de juillet de quelques 200 soldats maliens, dans le cadre d’un accord de cessez-le-feu entre l’armée et le MLNA.
Cette décision a déclenché la colère des militants séparatistes Touareg qui se sont heurtés aux autres habitants des communautés noires qui réclament le rétablissement de l’Etat malien.
Le 28 juillet prochain, le premier tour de l’élection présidentielle malienne est censé se tenir à Kidal, comme dans le reste du Mali. Mais ces fortes tensions ainsi que des problèmes logistiques laissent craindre que le scrutin ne puisse avoir lieu comme prévu.
Avec dépêches