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En marge d'un sommet avec l'Union européenne à Prague, le président américain a promis d'œuvrer en faveur d'une réduction des armes nucléaires dans le monde. Il a précisé que son pays conservera un arsenal dissuasif.

AFP - Le président américain Barack Obama a promis dimanche d'oeuvrer pour un "monde sans armes nucléaires", via la réduction des stocks, l'arrêt des essais ou la lutte contre la prolifération, tout en confirmant sa volonté de maintenir le projet de bouclier antimissile en Europe.

"Les Etats-Unis, en tant que seule puissance nucléaire à avoir jamais utilisé une arme nucléaire, ont la responsabilité morale d'agir", a-t-il déclaré dans un discours prononcé en République tchèque, qui il y a encore vingt ans vivait derrière le rideau de fer, dans le bloc communiste.

"En conséquence, aujourd'hui je souligne clairement avec conviction l'engagement des Etats-Unis et son désir d'oeuvrer en faveur de la paix et de la sécurité d'un monde sans armes nucléaires", a ajouté M. Obama, sous les applaudissements d'environ 30.000 personnes.

"Je ne suis pas naïf, cet objectif ne sera pas atteint rapidement, peut-être pas durant mon existence", a-t-il ajouté.

Mais il a souligné que l'"héritage le plus dangereux" de la guerre froide était constitué des milliers d'armes atomiques aujourd'hui stockées, dénonçant le "fatalisme" de ceux qui prétendent qu'on ne peut rien faire.

Concrètement, le président américain a indiqué que son administration allait militer "avec détermination" en faveur de la ratification par le Sénat américain du traité d'interdiction complète des essais nucléaires (CTBT).

"Le temps est venu pour que les essais d'armes nucléaires soient définitivement bannis", a-t-il dit.

Le traité a été déjà ratifié par 148 pays et n'entrera en vigueur que lorsqu'il l'aura été par les Etats-Unis, la Chine, l'Inde, le Pakistan, Israël, l'Iran, l'Egypte, l'Indonésie et la Corée du Nord.

Par ailleurs, M. Obama entend négocier un nouveau traité international capable "de mettre fin de manière vérifiable à la production de matériaux fissiles" à fins militaires.

Les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la Russie ont déjà déclaré un tel moratoire. Le nouveau traité viserait à inclure aussi la Chine, l'Inde et le Pakistan.

M. Obama a également appelé de ses voeux la tenue d'un sommet mondial sur la sécurité nucléaire pour empêcher la prolifération des armes ou matériaux dans ce domaine. Un sommet que les Etats-Unis accueilleraient "dans le courant de l'année à venir", a-t-il dit.

Il a également confirmé son intention de négocier avec la Russie d'ici la fin de l'année un nouvel accord sur la réduction des arsenaux nucléaires des deux pays.

A ses yeux, le tir de fusée nord-coréenne effectué dimanche "souligne la nécessité d'une action (...) pour empêcher la prolifération de ces armes".

Il a estimé que Pyongyang avait "violé les règles" une nouvelle fois, et appelé à une "réponse forte" de la communauté internationale, alors que le conseil de sécurité de l'ONU doit tenir dimanche une réunion d'urgence sur le sujet.

"Les règles doivent être contraignantes, les violations doivent être punies, les mots doivent signifier quelque chose", a souligné M. Obama.

Il a par ailleurs tenté de rassuré la République tchèque et la Pologne, qui s'inquiètaient de voir son administration renoncer au projet de bouclier antimissile. Elaboré par son prédécesseur George W. Bush, ce bouclier est censé protéger l'Europe contre des tirs venant de pays comme l'Iran, mais la Russie le perçoit comme une menace directe.

"Tant que la menace de l'Iran persistera, nous avons l'intention d'aller de l'avant" à condition toutefois que les coûts du projet soient maîtrisés et son l'intérêt soit "prouvé", a ajouté M. Obama.