La justice américaine a annoncé jeudi l’inculpation de plus de 70 personnes soupçonnées d'appartenir au gang d’origine vénézuélienne Tren de Aragua, dont son chef présumé, 'Niño Guerrero', accusé d'avoir dirigé une organisation qualifiée de terroriste par Washington.
Des militaires américaines escortent un homme accusé d'être un membre du gang vénézuélien Tren de Aragua, à l'aéroport d'El Salvador, le 12 avril 2025. © SECOM via Reuters
Le ministère américain de la Justice a annoncé jeudi l’inculpation de plus de 70 personnes soupçonnées d’être liées au gang d’origine vénézuélienne Tren de Aragua, dont le principal dirigeant de l’organisation que les Etats-Unis considèrent comme terroriste.
Actuellement en cavale, Hector Rusthenford Guerrero Flores, alias 'Niño Guerrero' (enfant guerrier), 42 ans, a été inculpé à New York "pour avoir ordonné, dirigé et facilité des actes de terrorisme et de violence aux États-Unis", selon un communiqué. En détails, il s’agit "de meurtres, d’enlèvements, d’extorsions et de mutilations" et du "transport de tonnes de cocaïne".
"Guerrero Flores a été l’architecte de l’évolution du Tren de Aragua d’un gang de prison vénézuélien à une organisation terroriste transnationale", a ajouté le procureur new-yorkais Jay Clayton, cité dans le communiqué. La justice américaine lui reproche également d’avoir "agi de concert avec le Cartel de los Soles", organisation dont le président vénézuélien Nicolas Maduro serait, selon Washington, le chef.
Le "Cartel de los Soles" est une organisation dont l’existence reste à démontrer, selon de nombreux experts, qui évoquent plutôt des réseaux de corruption permissifs envers les activités illicites. Le gouvernement américain a porté à 50 millions de dollars de récompense pour toute information menant à l’arrestation de Nicolas Maduro.
Les autres personnes inculpées sont "liées à diverses violences aux États-Unis et à l’étranger, notamment des meurtres, des vols, des extorsions, des enlèvements, du blanchiment d’argent et du trafic de substances contrôlées".
Ces inculpations à travers les États-Unis surviennent dans un contexte de tensions exacerbées entre Washington et Caracas. Le président américain Donald Trump accuse Nicolas Maduro d’être à la tête d’un vaste réseau de narcotrafic. L’intéressé dément et assure que les États-Unis veulent le renverser pour s’emparer du pétrole vénézuélien.
Depuis septembre, les États-Unis mènent des frappes contre des navires accusés de narcotrafic dans les Caraïbes ou l’est du Pacifique, tuant au moins 99 personnes, sans fournir de preuves que ces embarcations soient impliquées dans le trafic de drogue.
Cette semaine, le président américain a aussi ordonné un "blocus total" contre les pétroliers sous sanctions se rendant ou partant du Venezuela.
FRANCE 24 avec AFP
