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Panama : Pyongyang affirme que les armes saisies sont légales

Après la découverte d’armes à bord d’un bateau nord-coréen par les autorités du Panama, Pyongyang a certifié que cette cargaison est légale et demande que l’équipage puisse poursuivre sa route.

Pyongyang a affirmé, mercredi 17 juillet, que les armes retrouvées à bord d’un navire nord-coréen arraisonné lundi à Panama sont parfaitement légales. Les autorités nord-coréennes exigent que l’équipage puisse poursuivre sa route.

"Cette cargaison ne contient rien d’autre que des armes obsolètes qui doivent être renvoyées à Cuba après qu’elles ont été modernisées [en Corée du Nord] conformément à un contrat légal", a ainsi déclaré le ministère nord-coréen des Affaires étrangères.

"Les autorités panaméennes doivent laisser les marins qui ont été appréhendés et le navire partir sans délai", a ajouté le ministère.

Des armes cubaines

Cette déclaration de Pyongyang confirme les précédentes déclarations de Cuba. Les autorités cubaines ont ainsi assuré mardi que les armes retrouvées à bord du navire nord-coréen arraisonné la veille à Panama appartenaient bien à La Havane. Les armes en question, "obsolètes", ont été envoyées en Corée du Nord pour y être remises en état, a expliqué le ministère cubain des Affaires étrangères dans un communiqué.

"À bord du navire concerné [le cargo Chong Chon Gang] étaient transportées 240 tonnes d'armes défensives obsolètes - deux missiles complets sol-air Volga et Pechora, neuf fusées en pièces détachées, deux avions de type Mig-21 et 15 moteurs pour ce type d'appareil -, toutes fabriquées au milieu du siècle passé et qui devaient être réparées et revenir dans notre pays", indique le communiqué.

Au début de l’inspection du navire, le Panama suspectait un trafic de stupéfiants. "Nous soupçonnions [qu'il y avait] de la drogue [...] Quand nous avons commencé à décharger [le bateau] qui venait de Cuba et qui avait pour destination la Corée du Nord, il y avait 220 000 quintaux de sucre, nous avons trouvé des conteneurs et nous soupçonnons qu'ils contiennent de l'équipement perfectionné de missile et cela n'est pas autorisé", a indiqué Ricardo Martinelli, le président du Panama.

Un groupe de consultants IHS Jane's basé à Londres a étudié une photo du chargement diffusée sur Twitter par la président Martinelli sur laquelle on aperçoit un radar de contrôle de tir de batterie de missile sol-air SA-2, d'une conception remontant à l'époque de l'Union soviétique.

La Havane, un des rares alliés de Pyongyang

Cuba, seul régime communiste d'Amérique et un des rares alliés de la Corée du Nord, avec la Chine, détient effectivement de l'armement soviétique datant de la fin des années 1980. Le pays n'ayant pas acquis d'armes depuis a besoin de les moderniser, selon les aveux-mêmes de La Havane.

"Les États-Unis soutiennent fermement la décision souveraine du Panama d'inspecter le navire battant pavillon nord-coréen" et "se tiennent prêts à coopérer", a de son côté déclaré un porte-parole du département d'État américain, Patrick Ventrell.

D'après le porte-parole de la présidence, Luis Eduardo Camacho, les 35 membres d'équipage ont été arrêtés et le capitaine du navire a eu "un début d'infarctus et ensuite a tenté de se suicider".

Le Panama a demandé aux Nations unies et au Conseil de sécurité d'envoyer des experts pour examiner la cargaison, mais l'inspection "peut prendre une semaine. Nous avons ouvert seulement une soute et il en reste quatre", a précisé Luis Eduardo Camacho.

Des navires transportant du matériel militaire peuvent emprunter le canal de Panama, mais ces cargaisons font l'objet d'un protocole spécial, a expliqué un employé du canal, par où transite environ 5 % du commerce de marchandises mondial.

Avec dépêches