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, envoyé spécial à Saint-Amand-Montrond – Mark Cavendish a remporté au sprint vendredi à Saint-Amand-Montrond la 13e étape du Tour de France. Une étape splendide qui a vu Alberto Contador reprendre plus d'une minute à Christopher Froome et Alejandro Valverde perdre tout espoir de victoire.
"C’est l’étape la plus belle qu’il m’a été donné de vivre. Cela a été absolument splendide. On n’a pas vu une telle étape sur le Tour depuis 25 ans." Les mots du directeur du Tour de France, Christian Prudhomme, résument bien ce qu'a été la 13e étape de cette 100e Grande Boucle. Une étape entre Tours et Saint-Amand-Montrond (173 km) qui devait être ennuyeuse à cause de son tracé tout plat, mais qui au final "restera longtemps dans les mémoires", selon le directeur sportif de l’équipe Omega-Pharma Quick Step, Tom Steels.
Il se pourrait même que l'étape la plus folle de ce Tour de France ait eu lieu vendredi 12 juillet. Et si c’est le Britannique Mark Cavendish (Omega-Pharma - Quick Step) qui l’a emporté, c’est surtout Alberto Contador et Bauke Mollema les grands vainqueurs du jour.
"Le vent et les bordures, ça nous connaît"
Sur les routes de l’Indre bordées par des champs de blé à perte de vue, un coup de vent bien négocié par les spécialistes d'Omega-Pharma-Quick Step a animé cette 13e étape.
"Il y a eu du spectacle. Le vent et les bordures, ça nous connaît, explique Jérôme Pineau de l’équipe belge Omega-Pharma Quick Step. On s’attendait à faire des dégâts." Et les conséquences de cette bordure furent plus importantes que prévu. Alors que l’objectif de la formation belge était de distancer Marcel Kittel, triple vainqueur d’étape et adversaire numéro un de Cavendish au sprint, le leader de l’équipe Movistar - Alejandro Valverde - a la très mauvaise idée de crever au moment de la bordure.
Valverde piégé
L'étape se transforme alors en contre-la-montre par équipes entre la formation espagnole qui veut ramener Valverde dans le groupe de tête et Belkin qui profite de la situation pour accélérer et essayer de creuser l’écart pour Bauke Mollema et Laurens Ten Dam ; et l’équipe Omega-Pharma Quick Step qui ne veut surtout pas voir Kittel revenir aux avant-postes.
"Il y a eu plus de spectacle que prévu, explique à l’arrivée le coureur de la formation belge Sylvain Chavanel. On a anticipé avec l’équipe Belkin, mais après l’équipe Saxo-Bank a redurci la course."
Car à 50 kilomètres de l’arrivée, voyant l’équipe Sky de Christopher Froome en difficulté, l’équipe danoise se lance dans la bataille. Cinq coureurs de la formation d’Alberto Contador provoquent une deuxième bordure. Le maillot jaune est piégé. Contador a décidé de frapper fort, il réussira finalement à reprendre 1 minute et 9 secondes à Christopher Froome au classement général.
Coup de force de Contador
"Je suis très content et je suis toujours concentré et concerné par la victoire finale. On a montré qu’on était collectivement très forts", se félicite à l’arrivée le double vainqueur de la Grande Boucle (2007, 2009).
Le classement général a donc pas mal évolué. Christopher Froome ne compte plus désormais "que" 2’28 d’avance sur le Néerlandais Bauke Mollema et 2’45 sur Alberto Contador. Le grand battu du jour se nomme Alejandro Valverde. L’Espagnol, dauphin de Froome au départ de l’étape, est désormais 16e avec plus de 12 minutes de retard.
"Ce scénario absolument formidable dit très clairement que le Tour est très loin d’être fini, s'enthousiasme Christian Prudhomme. On a la confirmation que l’équipe Sky n’est pas extraordinairement puissante et qu’aujourd’hui ses adversaires ont pris un ascendant psychologique absolument évident." De quoi faire tomber le "Kenyan blanc" de son piédestal ? Premiers éléments de réponse dimanche lors de la terrible étape du Mont-Ventoux.