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L'avocat Sergueï Magnitski, mort en 2009, reconnu coupable de fraude fiscale

Le juriste russe du fonds occidental Hermitage Capital, Sergueï Magnitski, devenu le symbole de lutte anti-corruption, a été reconnu coupable jeudi de fraude fiscale malgré sa mort en prison en 2009.

La justice russe a reconnu coupable, jeudi 11 juillet, le juriste Sergueï Magnitski de fraude fiscale malgré sa mort en prison en 2009. L'avocat fiscaliste, qui conseillait le fonds d'investissements occidental Hermitage Capital, était devenu un symbole de la lutte contre la corruption.

Il avait été arrêté en 2008 après avoir dénoncé une vaste machination financière de 5,4 milliards de roubles (130 millions d'euros) ourdie, selon lui, par des responsables de la police et du fisc au détriment de l'État russe et de Hermitage Capital par la voie de remboursements de taxes.

Mort sous les coups, selon sa famille

Inculpé de fraude fiscale par les responsables qu'il dénonçait, d'après Hermitage, Magnitski est mort dans une prison de Moscou en 2009 à l'âge de 37 ans, à l'issue de 11 mois de détention provisoire.

Une expertise sans effet juridique a montré que le juriste avait été victime de violences

et privé intentionnellement de soins en prison, mais les autorités russes ont estimé qu'il n'y avait eu ni violences physiques ni torture et classé l'enquête.

Depuis la mort de Sergueï Magnitski, ses proches affirment qu'il a péri sous les coups des forces de l'ordre. Le Britannique William Browder, co-fondateur de Hermitage Capital, a fait campagne pour que des sanctions internationales soient prises contre les personnes impliquées dans la mort du juriste.

L'avocat fiscaliste est officiellement décédé d'une crise cardiaque le 16 novembre 2009 dans la prison moscovite où il avait été placé en détention préventive.

La "liste Magnitski"

L'affaire Magnitski est à l'origine d'un conflit diplomatique entre Moscou et Washington aux relents de guerre froide. Les États-Unis avaient adopté en décembre 2012 une loi prévoyant des sanctions économiques et l'interdiction de séjour, à l'encontre des individus impliqués dans le décès de Sergueï Magnitski, ainsi que de toute personne responsable de graves violations des droits de l'Homme en Russie.

La Russie avait répondu en adoptant le même mois une loi prévoyant des mesures symétriques à l'égard d'une liste d'Américains, et avait interdit dans la foulée l'adoption d'enfants russes par des Américains.

Des pays européens ont également critiqué cette affaire, mais aucun n'a été jusqu'à adopter officiellement comme les États-Unis une "liste Magnitski".

Avec dépêches