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Peter Sagan vert de bonheur à Albi

, envoyé spécial à Albi – Le Slovaque Peter Sagan (Cannondale), actuel maillot vert, a remporté la 7e étape du Tour de France en s'adjugeant le sprint dans la cité épiscopale d'Albi. Le Sud-Africain Daryl Impey conserve le jaune à la veille de la première étape de montagne.

"C'était une démonstration de force de l'équipe. Tous les coureurs se sont investis dans une mission, et maintenant tout le monde me fait confiance", s’est réjoui Peter Sagan à sa descente du podium protocolaire. "Ils sont prêts à travailler dur pour moi parce qu'ils savent que je vais bien faire les choses aussi." La preuve, le champion de Slovaquie s’est adjugé la septième étape du Tour de France, sa première dans cette 100e Grande Boucle.

Le parcours de 205,5 km entre vignobles du Languedoc et gorges du Tarn faisait un détour par Pézenas, commune de l’Hérault célèbre pour avoir comme natif, Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière. Coïncidence ou non, cette étape ensoleillée a été le théâtre d’une pièce que l’on aurait pu écrire nous-mêmes. 

La Cannondale met le turbo

Avec un tracé comportant trois difficultés dont une de deuxième catégorie, le col de la Croix de Mounis, on se doutait que les purs sprinteurs de cette Grande Boucle ne joueraient pas les premiers rôles. D’autant que Kittel (1re étape), Cavendish (5e étape) et Greipel (6e étape) avaient déjà eu l’occasion de franchir la ligne d’arrivée en vainqueur, ce qui n’avait pas été le cas de Peter Sagan. Le fantasque Slovaque avait jusqu’à aujourd’hui collectionné les places d’honneur se classant deuxième à trois reprises (Ajaccio, Calvi, Montpellier) et une fois troisième (Marseille). Une situation inhabituelle pour le coureur de la Cannondale, bien décidé à inverser la tendance ce vendredi.

Le maillot vert du Tour 2012 et actuel porteur de la tunique du classement par points a donc profité de l’ascension de deuxième catégorie au 94e kilomètres pour mettre son équipe en route et rattraper tout d’abord, les deux échappées du jour (Blel Kadri, nouveau maillot à pois, et Jens Voigt) puis pour distancer les sprinteurs.

"Nous avons fait un gros travail dans la deuxième ascension, et nous avons lâché tous les sprinteurs. Là, l'équipe a commencé à croire qu'on allait faire quelque chose de bien, a ainsi déclaré Peter Sagan après son succès. Je leur ai dit : ‘nous poussons jusqu'au sprint intermédiaire, et après on ralentit', parce que je pensais qu'ensuite une autre équipe prendrait la direction du groupe. Mais mes coéquipiers m'ont dit ‘pourquoi ? On peut continuer de rouler, on ne va quand même pas s'asseoir sur nos selles et attendre les sprinteurs !' Alors ils sont revenus à l'avant, et ont roulé, roulé, roulé." Jusqu’à dégoûter les équipiers de Cavendish, Greipel et Kittel relégués dans un deuxième peloton et qui accusent à l’arrivée dans la cité épiscopale, classée au patrimoine mondial de l’Unesco, près de 15 minutes de retard !

Impey, toujours en jaune

Il restait donc à Peter Sagan à faire le boulot sur la longue avenue Albert-Thomas d’Albi. Ce que n’a pas manqué de réaliser avec brio le jeune Slovaque (23 ans) qui a profité de l’aspiration de son dauphin, l’Allemand John Degenkolb (Argo-Shimano), pour s’imposer d’un vélo. L’Italien Daniele Bennati (Saxo-Tinkoff) complète le podium.

En ce qui concerne, le classement général, pas de changement majeur. Le Sud-Africain Daryl Impey (Orica-GreenEdge) reste maillot jaune avec 3 secondes d’avance sur Edvald Boasson Hagen (Sky) et 5 sur son coéquipier Simon Gerrans (Orica-GreenEdge). Un classement général qui devrait fortement évoluer samedi avec la première étape de montagne de ce 100e Tour de France (Castres – Ax 3 Domaines).