
Des manifestants attroupés devant l'ambassade de France en Bolivie ont brûlé des drapeaux tricolores. Il protestent contre le refus de Paris de laisser l'avion du président Evo Morales survoler l'espace aérien français.
La France a "regretté" mercredi soir d'avoir refusé le survol de son territoire au président bolivien Evo Morales, évoquant un "contretemps".
"Le ministre des Affaires étrangères (Laurent Fabius) a téléphoné à son homologue bolivien pour lui faire part des regrets de la France suite au contretemps occasionné pour le président Morales par les retards dans la confirmation de l'autorisation de survol du territoire par l'avion du président", a indiqué le porte-parole du ministère, Philippe Lalliot, dans un communiqué.
Très remontés, une centaine de manifestants ont brûlé des drapeaux tricolores devant l'ambassade de France à La Paz, a constaté, mercredi 3 juillet l'agence de presse AFP. Ils ont également jeté des pierres contre le bâtiment situé dans la capitale bolivienne.
Ces actions visent à protester contre le refus de Paris de laisser l'avion transportant le président bolivien, Evo Morales, survoler l'espace aérien français mercredi matin. Cette interdiction temporaire, également été décrétée par le Portugal, avait été décidée car les autorités françaises supectaient la présence à bord de l'appareil d'Edward Snowden, l'ex-consultant de la CIA à l'origine des révélations sur le programme de surveillance Prism de la NSA.
"Tous fous!"
L'avion d'Evo Morales a finalement atterri, mercredi après-midi, à l'aéroport de Las Palmas aux Canaries pour une escale technique. Le président avait été bloqué pendant treize heures à l'aéroport de Vienne avant de pouvoir décoler. L'Espagne avait accepté, en fin de matinée, que le vol traverse son espace aérien.
Le traitement réservé à Evo Morales par les pays européens a suscité de vives critiques de la part de plusieurs dirigeants d'États sud-américains. Cristina Fernandez, présidente de l'Argentine, avait ainsi affirmé, sur Twitter, "ils [les dirigeants européens] sont tous fous !". Les douze pays membres de l'Unasur (Union des nations sud-américaines) ont rédigé un communiqué commun dans lequel ils qualifient la décision de la France et du Portugal de "dangereuse".
Avec dépêches