Le chef de la diplomatie américaine John Kerry a minimisé lundi l'ampleur du scandale d'espionnage de l'UE par la NSA, évoquant des pratiques courantes. Barack Obama a lui précisé qu'il fournirait "toutes les informations aux alliés".
Lors d’une conférence de presse à Dar es-Salaam, en Tanzanie, Barack Obama s’est exprimé pour la première fois au sujet de l’affaire Prism. Le président américain a affirmé que son pays "fournira toutes les informations demandées par ses alliés", une fois que les allégations du "Spiegel" et du "Guardian" seraient vérifiées. Obama a toutefois précisé que les services de renseignement dans le monde entier recherchaient des informations allant au-delà de celles publiées dans la presse.
"Cette attitude n’est pas rare pour un grand nombre d’autres pays," a expliqué, lundi 1er juillet, le chef de la diplomatie américaine John Kerry, premier représentant américain à réagir aux scandales d’espionnage du programme Prism, révélé par Edward Snowden.
"Je ne crois pas qu’il y ait un seul pays au monde qui, sur ces questions internationales et de sécurité, n’entreprend pas ce type d’activité pour protéger ses intérêts," a poursuivi Kerry en conférence de presse à Brunei lors d'un sommet sur la sécurité en Asie, précisant qu'un "large éventail d'informations est utilisé".
Une réaction qui survient alors que le scandale des programmes de cybersurveillance et d'écoutes mis en œuvre par l'Agence nationale de sécurité (NSA), a pris un tour nouveau ce week-end avec les révélations du "Spiegel" et du "Guardian" sur l'espionnage supposé de l'UE et de pays européens par les États-Unis.
Discussions entre diplomates américains et européens
John Kerry a précisé également qu'il avait eu une conversation téléphonique avec Catherine Ashton, chef de la diplomatie de l'UE, et qu'ils avaient évoqué le sujet des écoutes, sans donner plus de détails.
La Commission a confirmé cette information et annoncé que l'ambassadeur des États-Unis auprès de l'UE, William Kennard, avait été convoqué par Pierre Vimont, qui dirige le service diplomatique européen.
Selon "Le Guardian", l'ambassade de France aux États-Unis ainsi que la mission française aux Nations unies avaient été placées sur écoute par les services américains. Le "Spiegel" affirme, quant à lui, que les représentations de l'UE avaient également été mises sur écoute à Washington, à Bruxelles et à l'ONU.
Avec dépêches