Après les lunettes, les chaussures... Google s'intéresse au jeu vidéo et travaillerait, d’après le "Wall Street Journal", sur une console maison pour concurrencer les Xbox, PS4, Wii U et pourquoi pas Apple.
Google s’est trouvé une nouvelle “love story” : les jeux vidéo. Le géant de l’Internet travaillerait sur sa propre console de jeu d’après le quotidien américain "Wall Street Journal" du 27 juin . Elle fonctionnerait sous Android, le très populaire système d’exploitation de Google pour les smartphones et les tablettes tactiles.
La nouvelle console permettrait de jouer sur sa télévision avec les titres disponibles actuellement sur le Play Store, le magasin d’applications de Google. Le groupe n’a pas officiellement reconnu l’existence d’un tel projet, mais l’intérêt de la multinationale américaine pour ce secteur peut se comprendre. Les Angry Bird, Cut the rope et autres sont, en effet, parmi les applications les plus téléchargées et les plus lucratives sur les terminaux mobiles. Il y a 500 millions de joueurs sur smartphones et tablettes dans le monde et le chiffre d’affaires du secteur s’élève à 9 milliards de dollars d’après le cabinet américain d’études Newzoo.
D’autres, outre Google, croient également que l’avenir d’Android peut passer par la télévision. La console Ouya vient ainsi d'être lancée, mercredi 26 juin, aux États-Unis et au Canada pour 99 dollars et elle est déjà en rupture de stock. Gamestick et GamePop, d’autres alternatives, doivent voir le jour cette année.
Contre Microsoft, Sony, Nintendo et Apple
Mais surtout, Google pourrait ainsi lancer une frappe préventive pour ne pas laisser son meilleur ennemi investir seul ce marché potentiellement lucratif. En effet, Apple intégrerait une console de jeux vidéo à sa très attendue, et jamais confirmée, Apple TV, d’après le "Wall Street Journal".
L’intérêt que Google porterait au jeu vidéo reflète également le bouleversement plus général du secteur. Il y a, en effet, peut être une place à prendre. Jusqu’à présent, ce marché était archi-dominé par les consoles de Nintendo, Sony et Microsoft. Ces deux derniers viennent de dévoiler leurs nouvelles machines à jouer (la PS4 pour Sony et la Xbox One pour Microsoft) lors du récent salon du jeu vidéo de l’E3. Des consoles qui veulent offrir bien plus que du jeu vidéo. Une manière de reconnaître que ces acteurs historiques ne peuvent plus se contenter, à l’heure du smartphone triomphant, de proposer simplement des jeux.
Plus d’objets connectés, plus de pubs
Reste que ce projet prêté à Google illustre aussi l’entêtement du géant de l’Internet à être autre chose qu’un simple fournisseur de services en ligne (recherche, messagerie, réseau social etc.). Depuis le rachat en août 2011 du constructeur américain de téléphones portables Motorola, Google a multiplié les incursions dans le monde du “hardware” (le matériel informatique) et des objets connectés. Outre ses fameuses lunettes “intelligentes”, les Google Glass, le groupe a également dévoilé un prototype de baskets connectées, travaille activement sur des voitures sans conducteur et a tenté de lancer - sans grand succès - en 2012 une sorte de chaîne hi-fi baptisée Nexus Q. Enfin, il travaillerait également sur une montre connectée... ce qui serait également le cas d’Apple.
Cette fascination de Google pour le matériel peut, d’un point de vue purement financier, surprendre. Les marges de profit sont bien plus élevées dans le secteur des services en ligne que pour les fabricants de matériel qui doivent supporter les coûts de construction et des composants.
Mais, comme l’explique le site américain spécialisé dans les nouvelles technologies Computerworld, tous ces objets ne sont au final qu’un moyen au service d’un plus vaste dessein : amener le maximum de personnes à utiliser les services les plus rentables de Google (la recherche et YouTube). Plus il y aura d’objets connectés, si possible fabriqués par le géant de l’Internet ou un de ses partenaires, plus il y a de chances de tomber sur une publicité qui rapportera de l’argent à Google.