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, envoyée spéciale à Pretoria – Alors que des membres de la famille du leader sud-africain avaient qualifié son état de "critique" dans la matinée de jeudi, le président Zuma a fait savoir que Nelson Mandela "est nettement mieux aujourd'hui qu'il ne l'était hier soir".

L’état de santé de l'ancien président sud-africain Nelson Mandela s'est "amélioré pendant la nuit" mais "reste critique", a annoncé la présidence jeudi."J'ai annulé ma visite au Mozambique aujourd'hui (jeudi) pour pouvoir le voir et m'entretenir avec les médecins. Il est nettement mieux aujourd'hui qu'il ne l'était lorsque je l'ai vu hier soir. L'équipe médicale continue de faire un travail remarquable", a déclaré le président Jacob Zuma, cité dans un communiqué.

Une déclaration qui tranche avec les dernières annonces de la famille du héros de la lutte contre l’apartheid. Ndileka, la petite fille de Nelson Mandela, qui s'est rendue au chevet de l'ancien président sud-africain dans la matinée à la Mediclinic Hospital de Pretoria, s'est contentée d'indiquer à l'issue de sa visite, visiblement émue, que "Madiba" se trouvait toujours dans un "état critique mais stable". Plusieurs membres de la famille du héros de la lutte contre l’apartheid se trouvaient toujours à son chevet aux alentours de midi, heure locale.

Zuma annule un voyage au Mozambique

Selon un chef de clan qui lui a rendu visite mercredi, l’ex président sud-africain aurait été placé sous assistance respiratoire. "Oui, il utilise des machines pour respirer, a dit le chef traditionnel. C'est triste, mais c'est tout ce qu'on peut faire."

L'actuel président, Jacob Zuma, a fait annoncer, mercredi soir, l'annulation d'un voyage prévu au Mozambique. Déplacement que ses services avaient pourtant confirmé à plusieurs reprises ces dernières heures.

L'état de santé de Nelson Mandela s'est aggravé durant le week-end. Il avait été hospitalisé en urgence le 8 juin après une récidive de l'infection pulmonaire qui le tourmente depuis deux ans et demi. Il n'est plus apparu en public depuis la finale de la Coupe du monde de football, en juillet 2010 à Johannesburg.

"Presque un demi dieu pour nous"

Une cinquantaine de militants de l’ANC, le parti au pouvoir, tous vêtus de t-shirts jaunes aux slogans électoraux, chante des prières devant la clinique. À leurs côtés, une meute de journalistes, particulièrement dense ce jeudi, attend. Les rumeurs vont bon train, certains assurent que Nelson Mandela est déjà mort, d’autres qu’il est maintenu artificiellement en vie.

"C'est presque un demi-dieu pour nous, Mandela nous a offert tant de choses", confie Bheka, un Sud-Africain d'une cinquantaine d'années venu avec deux de ses amis de Secumda, au sud de Pretoria. Plus qu'un hommage, être ici est un devoir", précise-t-il.

Tous les trois, tenant d'imposant portraits de l'ancien président dans leur bras, ne comptent pas repartir dans la journée. Un mauvais pressentiment, disent-ils. "On ne repartira que lorsque l'on saura vraiment comment il va. "Étrangement, les trois amis croient possible, dans le même temps, a une rémission prochaine de l'ancien président. "Il est fort, c'est un homme fort mentalement, rigole Bheka. Il ira peut être même jusqu'à son anniversaire", le 18 juillet.

Malgré l'inquiétude, l'ambiance est bonne enfant. Elle détonne même légèrement avec la fébrilité des journalistes à l'affût de la moindre nouvelle information fiable concernant l'état de santé de Mandela.

Les policiers, venus en nombre, passent le plus clair de leur temps à réprimander les journalistes qui s'approchent d'un peu trop près des grilles vertes de l'entrée. "Vous n'apprendrez rien en restant planté ici, ironise une policière. On n'en apprendra pas non plus davantage en restant à l'arrière", lui rétorque en riant un reporter sud-africain.