La France déroule le tapis rouge à une quarantaine de grands patrons chinois, à Paris jusqu'à dimanche. Cette visite, censée ouvrir la voie à de nouveaux accords, est la première de la délégation du Club des entrepreneurs chinois dans la capitale.
C'est une visite à la fois économique mais aussi diplomatique qu'attend une quarantaine de grands patrons chinois, en escale à Paris jusqu'à dimanche. Pour ce premier déplacement dans la capitale française, le président François Hollande puis le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius ont reçu la délégation du Club des entrepreneurs chinois (CEC) ce mardi à l'Élysée.
La France prend soin de mettre les petits plats dans les grands en raison de l'importance de cette association, fondée en 2006, qui réunit les chefs d'entreprise les plus influents en Chine. "Une délégation conduite par un ministre ne serait pas reçue de cette manière", a d'ailleurs salué Wu Jianmin, ancien ambassadeur de la République populaire de Chine en France et conseiller du CEC.
Font partie du voyage des patrons du conglomérat Fosun, de Mengniu (produits laitiers), Lenovo (informatique), Alibaba (commerce en ligne), Delong (sidérurgie), Sina (réseau social) et des responsables de banques et de sociétés d'investissements. Tous membres du Club qui génère un chiffre d'affaires cumulé représentant 40 % du PIB privé chinois, soit un peu moins de 20 % de la richesse produite dans le pays.
En 2012, le chiffre d'affaires total réalisé par les 46 entrepreneurs du CEC s'est élevé à 2000 milliards de yuans (244 milliards d'euros).
Parallèlement aux grands secteurs de coopération économique traditionnelle entre la France et la Chine, comme l'aéronautique et le nucléaire, Paris souhaite tisser de nouvelles relations commerciales dans d'autres domaines tels que l'agroalimentaire, la santé, le développement urbain durable et l'économie numérique, a expliqué l'ambassadeur de France à Pékin, Sylvie Bermann.
Les patrons chinois doivent également rencontrer 17 de leurs homologues français (Lafarge, Peugeot, EDF, Alstom, Areva, Thales, etc.) lors d'une halte à la Fondation Charles-de-Gaulle, qui s'apprête à célébrer le cinquantenaire de l'initiative du général, le 27 janvier 1964, d'établir des relations diplomatiques entre la France et la République populaire de Chine.
Cette visite intervient après une récente détérioration des relations commerciales entre la Chine et le Vieux Continent, qui s'est notamment cristallisée autour du marché des panneaux photovoltaïques.