![Refus du mariage gay : le maire d'Arcangues va "reconsidèrer sa décision" Refus du mariage gay : le maire d'Arcangues va "reconsidèrer sa décision"](/data/posts/2022/07/18/1658144518_Refus-du-mariage-gay-le-maire-d-Arcangues-va-reconsiderer-sa-decision.jpg)
Après avoir annoncé, début juin, en accord avec ses adjoints, qu'il refuserait de marier un couple d'homosexuels, le maire d'Arcangues (Pyrénées-Atlantiques) pourrait revenir sur sa décision lors du prochain conseil municipal.
Jean-Michel Martin et Guy Martineau-Espel, deux administrés du village basque d’Arcangues dans les Pyrénées-Atlantiques vont peut-être finalement réussir à se marier. Alors que le maire de cette petite localité avait fait part le 7 juin de son refus d’unir ces deux hommes, il revient sur cette décision.
Dans un communiqué, Jean-Michel Colo (divers droite) a annoncé qu’il allait bientôt réunir son conseil municipal pour "reconsidérer sa position". Après s’être attiré les foudres de nombreuses associations et partis politiques, le premier magistrat de la ville a toutefois précisé qu’il ne comptait pas plier face à la pression ambiante.
"Les adjoints m'ont renouvelé leur confiance et leur solidarité dans le refus de célébrer des mariages gays. Les élus, à l'unanimité, ne céderont pas au tribunal médiatique qui pré-annonce leur décision avant même qu'ils ne se soient réunis", a-t-il indiqué à l'AFP, ajoutant avoir averti le préfet des Pyrénées-Atlantiques de sa décision.
"L'exécutif municipal a donc décidé de se retrouver prochainement pour reconsidérer sa position, souhaitant avancer à son rythme", a-t-il également expliqué.
Le maire remplacé par ses conseillères ?
Le refus du maire d’Arcangues de célébrer le mariage homosexuel lui a valu de nombreuses critiques et même des menaces du ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, qui a rappelé que les maires réfractaires s'exposaient à des "sanctions importantes". Ces derniers peuvent en effet être condamnés pour discrimination en cas de dépôt de plainte et risquent "jusqu'à cinq ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende". Ils peuvent aussi, selon la préfecture, être suspendus en conseil des ministres, voire faire l'objet d'une "révocation".
La solution pourrait venir de deux conseillères municipales de ce village de 3 000 habitants. Arbella d'Arcangues et Isabelle Ben Mergui, ont proposé cette semaine au maire et à ses adjoints, de procéder l'une ou l'autre au mariage gay par délégation.
Les deux principaux intéressés, Guy Martineau-Sepel et Jean-Michel Martin, ont pour leur part exprimé l’hésitation de la commune : "Le temps de la réflexion pour M. Colo et ses adjoints est passé. Ils jouent avec nos nerfs. Nous sommes meurtris et il n'y a pas que nous, si l'on en croit les appels que nous recevons", a réagi Guy Martineau-Sepel.
"Soit ils disent oui, soit ils disent non. Il n'y a pas à attendre. Nous allons déposer notre dossier à l'état civil à la mairie", a précisé ce dernier qui avec son compagnon avait adressé une lettre le 10 juin à la ministre de la Justice, Christiane Taubira, tout en retournant dans ce courrier leurs cartes d'électeur.
Avec dépêches