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Radio-Canada fait marche arrière pour "ICI"

Après avoir suscité un tollé en décidant de changer de nom pour le diminutif "ICI", Radio-Canada est finalement revenu sur son choix. Les services francophones du groupe audiovisuel public s'appelleront désormais "ICI Radio-Canada".

La polémique aura duré moins d’une semaine. Face au mécontentement suscité par son futur changement de nom, Radio-Canada a décidé de corriger son tir. Les services francophones du groupe audiovisuel public ne s’appelleront pas simplement "ICI" comme annoncé le 5 juin dernier, mais "ICI Radio-Canada".

Depuis plusieurs jours, cette décision était décriée, sur les réseaux sociaux, par les téléspectateurs et les auditeurs qui lui reprochaient de bouleverser l’identité et l’histoire du diffuseur canadien. Les employés avaient aussi dénoncé la facture de 400.000 dollars pour cette opération de communication alors que Radio-Canada souffre d’une réduction de budgets.

Le PDG de la société Hubert Lacroix s'est empressé de s'excuser. Il a annoncé lundi que la marque Radio-Canada allait être conservée et qu’elle serait désormais précédée du terme "ICI".

"Nous sommes désolés de la confusion qui s’est créée dans l’esprit des gens autour de l’introduction du terme ICI comme dénominateur commun de toutes nos plateformes. Notre objectif n’a jamais été d’évacuer Radio-Canada et tout ce qu’elle représente", s’est-il expliqué dans un communiqué.

Au lieu de s’appeler "ICI Première" comme annoncé la semaine dernière, la Première Chaîne Radio va ainsi devenir "ICI Radio-Canada Première". La première chaîne télé sera, quant à elle, rebaptisée "ICI Radio-Canada télé", alors que le site Internet va porter le nom de ici-radio-canada.ca.

Du côté des syndicats, les employés se sont félicités de la mobilisation du public et de son impact dans ce dossier. "Les gens connaissent Radio-Canada, et je pense qu’ils ont montré qu’ils y tiennent. Ils y tiennent à cette marque forte, cette image forte, et donc cela a été la bonne décision finalement. En bout de ligne, je pense que le bon sens a triomphé", a réagi Alex Levasseur, le président du Syndicat des communications de Radio-Canada.

Un cafouillage de relation publique

Sur les réseaux sociaux, les internautes ont toutefois souligné l’absurdité de ce volte-face. Après plusieurs jours de polémique, les auditeurs et téléspectateurs de Radio-Canada retiennent surtout le cafouillage. "Ici, c’est vraiment n’importe quoi !" s’amuse @StephaneLaroche sur son compte Twitter. @Brular se demande, quant à lui, jusqu’où ces changements de nom vont aller : "Ça va être quoi, la fin du reportage: "Ici Paul Toutant, ICI Radio-Canada Télé, Montréal?" "Que va faire Radio-Canada pour récupérer les 400.000 dollars?", s’interroge pour sa part @Martingagne5 au sujet de la facture de cette opération avortée. Pour résumer, Adam Daifallah, un conseiller en communication du groupe Hatley de Montréal, conclut dans un message qu’il s’agit finalement du "pire désastre de relation publique de l’année 2013".

La presse n’est pas non plus tendre après la polémique. Dans le journal "Le Soleil", le journaliste québécois Richard Therrien est affligé par cette transformation "qui est devenue la risée du pays". Il se demande quelles vont être les sanctions prises au sein de la direction de Radio-Canada : "On ne peut pas diriger une société publique, être à l’origine d’un tel four et ne pas en subir les conséquences."