Deux Espagnols se rencontrent ce dimanche en finale de Roland-Garros : Rafael Nadal, grand favori en route pour son huitième trophée sur ce tournoi, et David Ferrer qui a éliminé le Français Jo-Wilfried Tsonga en demi-finale.
Dépassé par son compatriote depuis neuf ans, David Ferrer devra jouer le match de sa vie dimanche en finale de Roland-Garros pour empêcher Rafael Nadal de recevoir son huitième Trophée des Mousquetaires des mains de l'homme le plus rapide du monde, Usain Bolt.
La première fois qu'ils se sont rencontrés, c'était en 2004 à Stuttgart, et c'est aussi la dernière fois que Ferrer a battu Nadal sur terre battue.
Depuis Nadal, qui venait d'avoir dix-huit ans à l'époque, est devenu adulte et Ferrer le souffre-douleur préféré de la terreur de Manacor, vainqueur de leurs seize dernières rencontres sur terre battue.
Laminé 6-2, 6-2, 6-1 en demi-finale de Roland-Garros l'année dernière, Ferrer a aussi perdu ses sept finales contre Nadal, grappillant un seul set, en 2009.
Ces chiffres accablants laissent évidemment dubitatifs quant à ses chances de triompher dimanche et de devenir le premier joueur depuis Juan Martin Del Porto à l'US Open 2009 à remporter au premier essai une finale du Grand Chelem.
Surtout que son discours, modeste par essence, laisse transparaître un complexe qui n'arrange pas les choses. Ainsi, lorsqu'on lui rappelle que Djokovic a battu Nadal trois fois dans une finale sur terre battue et l'a poussé dans le cinquième set vendredi, il répond: oui mais "c'est le N.1 mondial."
David Ferrer, vous n'avez pas cédé un set depuis le début du tournoi alors que Nadal en a perdu quatre, passé six heures de plus sur le court cette quinzaine et sort d'un match de 4h37: oui mais "je ne suis pas inquiet pour +Rafa+, il sera prêt, c'est le plus fort sur le plan physique".
Mâle dominant
Comme en plus Ferrer pense être "nerveux" pour sa première grande finale, il faudra vraiment qu'il force sa nature dimanche pour mater le mâle dominant du tennis espagnol. Nadal n'a jamais perdu une finale contre un compatriote et veut devenir le premier joueur de l'histoire à remporter le même tournoi du Grand Chelem à huit reprises.
Nadal aussi reste humble, comme d'habitude. "Je ne me sens pas comme un favori mais comme un finaliste", a-t-il samedi, confirmant au passage qu'il avait déjà récupéré de son sublime marathon face à Djokovic.
Mais il est bien le seul à ne pas se considérer comme le favori écrasant de cette quatrième finale 100% espagnole de l'histoire à Roland-Garros.
S'il y avait une raison de croire en une victoire de Ferrer, ce sont ses deux derniers matches face à Nadal, en quarts de finale à Madrid et à Rome, où il l'a bousculé au point de lui prendre à chaque fois un set.
"Leurs confrontations à Madrid et Rome ont été exceptionnelles. Ferrer y a joué un tennis parfait par moments et il n'est vraiment pas passé loin", note l'ancien capitaine de l'équipe de France de Coupe Davis, Guy Forget.
Mais, comme d'habitude, Ferrer s'était aussi montré fébrile au moment de porter l'estocade et au meilleur des cinq sets c'est encore plus dur.
A moins que les averses ne s'en mêlent comme l'année dernière, ça pourrait même aller vite dimanche et Bolt apprécierait en connaisseur.
Ferrer a beau être l'un des joueurs les plus rapides du circuit et doubler quoiqu'il arrive Nadal au prochain classement ATP, dimanche il partira avec quelques mètres de retard.
AFP