Des associations françaises, dont Emmaüs, la Cimade, le Secours catholique et la Fédération Entraide protestante, manifesteront le 8 avril pour revendiquer le droit de venir en aide à des sans-papiers sans être poursuivi par la justice.
AFP - Plusieurs associations dont Emmaüs, la Cimade, le Secours catholique et la Fédération Entraide protestante, manifesteront mercredi 8 avril devant les palais de justice de plusieurs grandes villes pour affirmer avoir "un jour, aidé un sans-papiers en difficulté".
"Aujourd'hui, en France, il est devenu criminel d'accueillir, d'accompagner, ou seulement d'aider une personne en situation irrégulière. Si la solidarité devient un délit, nous demandons à être poursuivis!", écrivent ces associations dans un communiqué commun.
Citant une annexe au projet de loi de finances 2009 qui récapitule les crédits pour la mission immigration, asile et intégration, les associations dénoncent le fait que 5.000 interpellations d'"aidants" aux sans-papiers sont prévues en 2009 par les pouvoirs publics.
Selon ce même document le nombre d'interpellations d'"aidants" s'est élevé à 4365 en 2006, 4504 en 2007. La "prévision actualisée" 2008 s'élève à 4800.
"Nous sommes tous concernés, écrivent encore les associations, parce qu'avant d'être +sans-papiers+, ces hommes, ces femmes et ces enfants sont des personnes en difficulté, isolées et démunies et il est de notre devoir de citoyen de les aider dans la dignité et le respect dû à chaque être humain".
Elles annoncent que mercredi 8 avril à 10h00, devant les palais de Justice de Paris, Lille, Marseille, Strasbourg, Lyon, Bordeaux, Toulouse, Rennes et ailleurs en France, elles "seront 5.000 à se présenter comme prisonniers volontaires, affirmant avoir, un jour, aidé un homme ou une femme sans-papiers en difficulté. Nous serons 5000 citoyens décidés à rester des +aidants+".
L'interpellation d'un compagnon d'Emmaüs sans-papiers en février dans une communauté de Marseille avait provoqué un vif émoi chez les compagnons et Emmaüs France et les autres associations avaient dénoncé la "criminalisation des centres d'accueil".
Les associations signataires sont la Cimade, la Comede, Emmaüs France, le Fasti, la Fédération Entraide Protestante, le Gisti, RESF, l'Uniopss, le Secours Catholique.