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Auto-entrepreneurs : les "Poussins" se rebiffent

Des auto-entrepreneurs, regroupés dans le collectif les "Poussins", s'opposent à un projet de réforme de leur statut. À l'instar du mouvement des "Pigeons" sur la fiscalité des entreprises, ils espèrent faire reculer le gouvernement.

Les "Poussins" seront-ils aussi efficaces que les "Pigeons", ce mouvement de chefs d'entreprises qui avait obtenu, en octobre 2012, grâce à une virulente campagne sur le Net, que le gouvernement édulcore son projet de réforme sur la fiscalité des entreprises ?

Cette fois, ce sont des auto-entrepreneurs qui ont mis en place un collectif d'e-volatiles pour s'opposer à un projet de réforme de leur statut. Ils sont opposés au principe d'une limitation dans le temps de leur régime juridique tel qu'il a été proposé par la ministre de l'Artisanat, Sylvia Pinel, le 23 mai. Cette dernière voudrait qu'après une période de un à cinq ans, l'auto-entrepreneur soit incité à créer une entreprise "plus classique", pérenne et créatrice d'emplois.

Une idée qui, depuis plusieurs jours, hérisse les plumes de l'Union des auto-entrepreneurs (UAE) et de la Fédération des auto-entrepreneurs (Fedae), autoproclamés "Poussins". Leur fronde a d'ores et déjà réussi à créer un flottement certain dans le discours gouvernemental.

Le bâtiment, seul secteur concerné ?

Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a, ainsi, en partie désavoué sa ministre lors d'un déplacement en Ardèche vendredi 31 mai. Il a souligné que le nouveau régime serait limité dans le secteur du bâtiment, car les auto-entrepreneurs y feraient une concurrence "qui peut s'avérer inacceptable" aux artisans. Pour les autres, "il faut qu'ils soient rassurés, qu'ils soient sécurisés, c'est le message que j'annonce. Il n'y a pas d'inquiétude à avoir", a-t-il affirmé.

Une mise au point qui n'a pas suffi à Sylvia Pinel. La ministre a en effet répété, dimanche, à l'agence de presse française AFP, que son projet ne s'appliquerait pas uniquement au bâtiment. Elle a cité d'autres exemples, comme la coiffure ou la "réparation automobile", en précisant que la liste n'était pas exhaustive.

Un nouveau différend au sein de l'équipe gouvernementale ? Pierre Moscovici, ministre de l'Économie, a tenté de siffler la fin des divergences, ce lundi, en assurant qu'il "n'y pas de cacophonie". Pour lui, "les arbitrages seront rendus par le Premier ministre dans la deuxième partie du mois de juin".

Avec dépêches