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À Istanbul, la mobilisation contre un projet d'urbanisation vire en protestation contre le gouvernement. Des milliers de personnes ont défié la police durant la nuit. Samedi matin, de nouveaux affrontements ont eu lieu.

À Istanbul, samedi 1er juin au petit matin, plusieurs centaines de manifestants ont à nouveau été dispersés par la police à coups de gaz lacrymogènes aux abords de la place Taksim. Lors de la nuit déjà,  de violents affrontements entre forces de l'ordre et manifestants ont eu lieu. Des milliers de Stambouliotes ont en effet passé la nuit de vendredi à samedi dans la rue à défier la police et ses grenades lacrymogènes après la violente répression d'un rassemblement dirigé contre un projet d'urbanisation controversé, qui a viré en protestation contre le gouvernement islamo-conservateur.

Dans plusieurs quartiers du centre d'Istanbul, de nombreux groupes de manifestants ont déambulé jusqu'à l'aube armés de casseroles pour battre la chamade contre le gouvernement du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, souvent encouragés par les riverains depuis leurs balcons et leurs fenêtres. Issu du parti islamiste AKP, Recep Tayyip Erdogan est régulièrement accusé par les milieux pro-laïcité de dérives autoritaires et de vouloir "islamiser" la société turque.

Des dizaines de blessés, une centaine d’arrestations

Les affrontements qui ont embrasé le centre d'Istanbul ont débuté vendredi à l'aube avec l'intervention musclée de la police pour déloger quelques centaines de militants qui occupaient le parc Gezi, sur la place Taksim, pour y empêcher le déracinement de 600 arbres dans le cadre d'un projet d'aménagement urbain. Ameutés par les réseaux sociaux, de nombreux militants associatifs sont venus en renfort pour affronter les forces de l'ordre, rejoints au fil de la journée par beaucoup d'autres manifestants venus dénoncer la politique du gouvernement islamo-conservateur au pouvoir depuis 2002.

Des dizaines de manifestants ont été blessés au cours de ces affrontements, Amnesty International évoquant vendredi le chiffre de plus d'une centaine. Les autorités n'ont donné aucun chiffre précis. Vendredi en fin de journée, le gouverneur de la ville, Huseyin Avni Mutlu, s'est contenté d'indiquer que 12 personnes étaient toujours hospitalisées en fin de journée, dont une femme victime d'une fracture du crâne, et qu'au moins 63 personnes avaient été interpellées.

FRANCE 24 avec dépêches