Le roi d’Espagne veut se séparer de son somptueux yacht pour être plus en phase avec la politique d’austérité dans son pays. Mais des chefs d’entreprise des Baléares, qui lui avaient offert le bateau en 2000, lui demandent de rendre le cadeau.
Face à la crise économique qui frappe l’Europe et plus particulièrement son pays, le roi d’Espagne, Juan Carlos, souhaite montrer l’exemple. Il a annoncé mi-mai qu’il allait se séparer de son yacht, évalué à 21 millions d’euros, et dont l’entretien revenait trop cher à la Couronne. Selon la presse espagnole, le simple remplissage de son réservoir coûterait la somme rondelette de 20 000 euros.
"Le roi a demandé aux services du Patrimoine national [qui gère les biens de l'État espagnol mis à disposition de la Maison royale] de prendre acte de sa décision de se séparer" du yacht, avait annoncé un porte-parole de la Maison royale. Le navire devait être ensuite cédé au gouvernement, auquel il appartiendra de décider de le conserver ou de le mettre en vente.
Donner c'est donner, reprendre c'est normal
Un scénario qui ne plaît pas du tout aux chefs d’entreprise des Baléares, à l'origine du luxueux cadeau en 2000. Les entrepreneurs réclament purement et simplement la restitution par le roi du yacht Fortuna, un cadeau offert à travers la Fondation pour le tourisme et la culture afin, officiellement, d'assurer la promotion du tourisme dans l’archipel espagnol lorsque le souverain s’y rendrait en vacances.
La Fondation pour le tourisme et la culture des Baléares a ainsi envoyé, lundi 27 mai, une lettre au service du Patrimoine national demandant que soit rendu le bateau, une vedette de 41,5 mètres de long. "La décision d'offrir le yacht avait été prise 'pour que Sa Majesté le roi et la Famille royale en fassent usage'", écrit la fondation dans cette lettre.
La dernière fois que Juan Carlos, 75 ans, a navigué à bord du yacht remonte à août 2012. La popularité du roi est en chute libre en raison de plusieurs scandales, dont une affaire de corruption présumée touchant son gendre, Iñaki Urdangarin. Les Espagnols ont également reproché au monarque de s'être rendu, l'année dernière, au Botswana pour une coûteuse chasse à l'éléphant, alors que le pays, en pleine récession, est soumis à une sévère cure d'austérité.
Avec dépêches