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Meurtre de Londres : l'heure des polémiques

Ce vendredi, les journaux britanniques reviennent en détail sur les profils des auteurs présumés du meurtre de Londres, tandis que les journaux américains s'intéressent à suspension de l'interdiction de l'homosexualité chez les scouts.

La photo de Lee Rigby est en Une de nombreux quotidiens britanniques. Ce soldat du 2e bataillon du régiment royal de fusilliers est mort assassiné mercredi. Il avait 25 ans. Dans le Guardian, on apprend que ses meurtriers étaient connus des services de sécurité britanniques et qu’ils avaient très probablement été influencés par des prêcheurs extrémistes, dont l’un depuis expulsé d’Angleterre, avoue au quotidien, avoir l’un des deux auteurs au moment de sa conversion à l’Islam, en 2003.

D’où le début d’une polémique. La presse de droite et en particulier le Daily Mail estime que ce père d’un enfant de deux ans, "héro", vétéran de la guerre d’Afghanistan a été "trahi". Trahi par le MI 5, les services secrets britanniques, qui depuis huit ans connaissaient l’un des auteurs du meurtre, trahis aussi par la société britannique, qui selon le journal, autorise les prêcheurs les plus radicaux à exercer en Grande Bretagne.

Le Daily Mail critique en parculier le fait que l’un d’eux ait pu faire le tour des plateaux de télévision jeudi.

Le Sun, va plus loin encore. Le Tabloid estime avoir prévenu il y a quelques années déjà des dangers que représentent ces imams radicaux, comme Abou Hamsa, ou Abou Katada et demande que les autorités prennent leurs responsabilités en empêchant désormais ces personnes de s’exprimer et en les expulsant.

Toute la presse ne partage pas ces points de vue et des oppositions radicales apparaissent entre divers journaux. L’Independent publie le point de vue d’un journaliste d’origine musulmane, bien connu outre Manche. Ali Miraj, c'est son nom, estime qu’il faut en finir avec le "cancer" que représente l’islam radical. Selon lui, il n’a pas été pris au sérieux lorsqu’il a dénoncé, parfois devant des députés, des discours radicaux de personnes se disant musulmanes. Il demande aux musulmans de Grande-Bretagne de s’éveiller et de rejeter tout extrémisme.

Mais le Huffington Post publie un point de vue radicalement différent. Celui de Mehdi Hasan, lui aussi de confession musulmane. Pour ce journaliste, "détruire la réputation de l'Islam ne servira à rien". Selon lui, il est absolument faux de dire que les musulmans ne feraient pas assez pour dénoncer le terrorisme, ou que les imams inciteraient à poursuivre le djihad, la guerre sainte. Au contraire, selon lui, le processus de radicalisation n’a rien à voir avec la pratique religieuse. Mehdi Hasan dénonce ces gens qui s’inventent experts du terrorisme ou de l’Islam, sans rien connaitre de cette religion.

Outre-Atlantique, la presse américaine s'intéresse notamment à la levée de l'interdiction faite aux homosexuels de participer aux activités des scouts, votée jeudi. Le sujet est en Une du New York Times qui revient sur cette bataille juridique longue de plusieurs années pour obtenir la fin de cette discrimination. 

Pour le Denver Post, il s’agit d’un vote historique auquel les instances religieuses réagissent avec une certaine prudence pour l’instant. Le journal souligne par exemple que si le diocèse de Denver souhaite respecter la nouvelle loi, il continuera à faire valoir sa vision d’une sexualité qu’il qualifie d’authentique entre un homme et une femme.

Quant au journal pro-gay Advocate, s’il salue une avancée avec cette loi, il regrette que les parents et les moniteurs de scouts soient, eux, toujours soumis à l’interdiction d’afficher ouvertement leur homosexualité. Et demande que le pays passe à l’étape suivante en supprimant toute discrimination liée à l’homosexualité.