
Pendant 105 jours, six personnes vont participer à une simulation de vol vers Mars dans une base russe. Supervisée par l'Agence spatiale européenne, l'expérience vise à analyser les réactions de l'Homme dans des conditions de confinement.
"Un vol habité vers Mars sera possible, c’est ce que j’appellerais une utopie réalisable", affirme à FRANCE 24 Stella Tkatchova , une scientifique qui écrit un livre sur les vols habités. L’Agence spatiale européenne (ESA) lance ce mardi la plus importante simulation de vol habité vers Mars. Pendant 105 jours dans un premier temps et 500 dans un second, une équipe de six personnes va vivre totalement coupée du monde. "L’objectif est d’étudier les réactions psychologiques de l’Homme dans de telles conditions", explique Stella Tkatchova .
Car le facteur humain présente le plus d’incertitudes. L’Homme peut-il supporter un tel trajet ? "Il y a trois grands types de problèmes qu’un équipage va rencontrer : ceux liés à la psychologie, à la gravité et enfin aux radiations", précise à FRANCE 24 Fathi Karouia, chercheur à l’université de Houston pour le compte de la Nasa.
Deux fois la taille de la Station spatiale internationale
Les simulations, comme celle menées par l’ESA, ne sont qu’une étape dans le calendrier vers un premier vol habité pour Mars. Il faudra aussi mettre au point un véhicule et un lanceur qui permettent un tel périple. "Actuellement, on vise un engin qui aurait deux fois la taille de la Station spatiale internationale (ISS) et un lanceur qui soit au moins capable de supporter 100 tonnes", précise Philippe Berthe, responsable des avant-projets de vols habités pour le groupe européen de défense et d'aéronautique EADS.
Des défis technologiques et humains qui font qu’à l’heure actuelle un tel vol n’est pas prévu avant 2030. "Mais toutes les avancées technologiques qui découleront des recherches qu’on effectue dans ce sens rendent un tel projet très intéressant", conclut Stella Tkatchova.
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