Deux militaires maliens et plusieurs militants islamistes ont été tués samedi lors d'un attentat-suicide contre une patrouille de l'armée, dans le nord-est du Mali. L'attaque est attribuée au Mouvement pour l'unicité du djihad en Afrique de l'Ouest.
L'attaque a eu lieu samedi 4 mai dans la matinée à Hamakouladji, un village situé à une quarantaine de kilomètres au nord de Gao, dans le nord-est du Mali. Des djihadistes se sont fait exploser près d'une patrouille de l'armée malienne, dont deux soldats ont été tués sur le coup. Ces deux militaires doivent être enterrés ce dimanche.
"L'armée malienne a fait peu de commentaires après cet attentat, indique Fabien Offner, correspondant de FRANCE 24 et RFI à Bamako. Elle a simplement affirmé qu'il y avait aussi des blessés parmi les forces maliennes." Une source militaire a également fait savoir que la sécurité allait être renforcée dans la zone.
L'attentat-suicide a été attribué au Mouvement pour l'unicité du djihad en Afrique de l'Ouest (Mujao). Ce groupe allié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) contrôlait la ville de Gao avant qu'elle ne soit reprise le 26 janvier par les troupes franco-africaines de l'opération Serval. Les islamistes ont ensuite été chassés des principales villes du nord du Mali, qu'ils avaient occupées pendant plusieurs mois en 2012.
Le 21 février, des djihadistes avaient toutefois réussi à s'infiltrer dans la ville de Gao où ils avaient commis les premiers attentats-suicides de l'histoire du Mali. De violents combats les avaient ensuite opposés aux soldats français et maliens.
"Il y a une semaine, dans cette même ville, le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian avait salué le rétablissement de la stabilité et du calme dans le nord du pays, indique Fabien Offner. Mais on se rend compte avec cet attentat que la capacité de nuisance des djihadistes est encore bien réelle malgré les opérations de ratissage de l'armée française, qui a entamé en avril une vaste opération mobilisant un millier d'hommes dans cette région de Gao."
"Déloger les islamistes dans ces zones très vastes et avec la saison des pluies qui approche est un travail harassant et urgent, puisque l'élection présidentielle doit avoir lieu dans deux mois", ajoute Fabien Offner.
FRANCE 24 avec dépêches