Un haut responsable israélien confirme qu'une attaque aérienne, visant des missiles iraniens destinés au Hezbollah, a été menée dans la nuit de samedi à dimanche. Il s'agirait de la deuxième opération israélienne contre la Syrie en trois jours.
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"En ne reconnaissant pas sa responsabilité, Israël évite la guerre ouverte"
L'État hébreu aurait bien bombardé la Syrie pour la deuxième fois cette semaine. Un haut responsable israélien, cité par l'AFP, a confirmé qu'une attaque aérienne avait été menée par l'aviation israélienne dans la nuit du samedi 4 au dimanche 5 mai. La cible de ce raid, en revanche, diverge selon les sources.
Selon l'agence officielle syrienne Sana, des roquettes israéliennes ont frappé le centre de recherches scientifiques de Jamraya, à Damas. La télévision syrienne a dénoncé une "agression israélienne" visant à "desserrer l'étau sur les terroristes dans la Ghouta de l'est", une région située dans la banlieue proche de Damas.
"Des missiles en transit entre l'Iran et le Hezbollah"
À en croire d'autres sources, ce sont des missiles destinés au Hezbollah, un mouvement chiite libanais allié de Damas, qui ont été visés. "L'attaque a eu lieu tout près de l'aéroport de Damas et la cible était des missiles iraniens destinés au Hezbollah", affirme ainsi le haut responsable israélien cité par l'AFP.
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"Au cours de l'attaque de la nuit dernière, comme de la précédente, ce qui était visé, ce sont des réserves de missiles Fateh-110 qui étaient en transit entre l'Iran et le Hezbollah", confirme une source au sein d'un service de renseignement occidental citée par Reuters.
L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), proche de l'opposition syrienne, rapporte pour sa part des récits de témoins affirmant avoir vu des avions dans le ciel au moment des explosions. L'OSDH ajoute que les frappes ont visé le centre de Jamraya mais aussi un dépôt de munitions voisins. Une vidéo, mise en ligne par des activistes syriens, montre une boule de feu se former dans la nuit aux abords de Damas.
Selon Gallagher Fenwick, le correspondant de FRANCE 24 à Jérusalem, pour qui les frappes israéliennes en Syrie sont "un secret de polichinelle", la stratégie de l’État hébreu est d’éviter une déclaration de guerre ouverte, en ne reconnaissant pas officiellement sa responsabilité. En outre, le transit d’armes iraniennes n’est remis en cause par aucun pays ou service de renseignement occidental, d’après le journaliste. "C’est bien connu qu’un important nombre d’armes transite ou transitait depuis l’Iran vers le Liban, utilisant la Syrie comme passerelle. Israël veut absolument empêcher de voir tomber ces missiles entre les mains de ses ennemis régionaux, notamment celles du Hezbollah dans le Sud-Liban", explique-t-il.
"L’État hébreu ne craint pas une escalade"
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Frédéric Encel : "Les Israéliens prennent un risque calculé"
Pour Kristell Bernaud, autre correspondante de FRANCE 24 à Jérusalem, bien que les raids menés par Tsahal en Syrie devraient continuer tant qu’il y aura des transferts d’armes, le début d’un conflit régional d’ampleur ne semble pas à l’ordre du jour, à en juger par l’absence de changement dans l’agenda politique du Premier ministre israélien. "Benjamin Netanyahou a maintenu son voyage de cinq jours en Chine, qui doit débuter ce dimanche après-midi, ce qui laisse penser que l’État hébreu ne craint pas une escalade", précise-t-elle.
Dimanche matin, deux batteries anti-missiles Iron Dome ont néanmoins été déployées dans le nord d'Israël. Selon les médias israéliens, il s’agit de protéger les villes de Safed et Haïfa, en Galilée.
FRANCE 24 avec dépêches