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Ligue des Champions : l'Allemagne, l'exemple à suivre

Après la qualification du Bayern Munich et du Borussia Dortmund pour la finale de la Ligue des Champions, le football allemand montre qu'il est le modèle à suivre. Ces dernières années, il a su se réinventer en misant sur la jeunesse et la modernité.

En Allemagne, la performance du Bayern Munich et du Borussia Dortmund fait la une de tous les journaux. Pour célébrer la première finale de la Ligue des Champions entre deux clubs de Bundesliga, les titres de la presse sont tous plus élogieux les uns que les autres. "Nous sommes la Ligue des Champions", s’enthousiasme ainsi le quotidien Bild en arborant un drapeau allemand. "Qui va gagner la finale de rêve ?", se demande déjà le Frankfurter Allgemeine Zeitung. "Cela pourrait être le début d’une ère et la fin d’une autre", souligne pour sa part l’hebdomadaire Die Zeit.

La chancelière allemande, Angela Merkel, a également tenu à partager la joie de ses compatriotes. Dans un message publié sur son compte Facebook, cette grande fan de ballon rond a résumé le sentiment général : "Je suis très heureuse. Une chose est sûre : l’Allemagne va gagner !".

" Un modèle sportif ultraperformant"

Même si l’émotion est à la hauteur de l’événement, cette finale 100 % allemande n’est pas totalement une surprise. Au cours des dernières années, le football germanique s’est illustré sur la scène internationale, même si son dernier titre remonte à 1996. La Mannschaft s’est hissée dans le dernier carré des trois dernières coupes du monde, tandis qu’en club, le Bayern Munich a réussi à obtenir son billet à trois reprises en quatre ans pour la finale de la Ligue des Champions.

"Il y a une constance dans le football allemand", constate ainsi Philippe Diallo, directeur général de l’Union des clubs professionnels de football. "Elle vient du fait que le pays a un modèle sportif très performant basé sur des infrastructures rénovées lors de la Coupe du monde en 2006 organisée en Allemagne. Il y a des enceintes extrêmement modernes et un public fidèle avec 45 000 spectateurs de moyenne par match, l’affluence la plus forte au monde."

Pour développer ce modèle aux résultats écrasants, l’Allemagne a également cherché l’inspiration de l’autre côté de sa frontière. Après le succès des Bleus lors de la Coupe du monde 1998 et de l’Euro-2000, les dirigeants de la Fédération et de la Ligue professionnelle sont venus en France : "Ils se sont inspirés du modèle français pour relancer la formation en Allemagne. On voit qu’aujourd’hui, avec une nouvelle génération de joueurs comme Thomas Müller ou Mesut Özil, ils ont réussi à faire émerger des footballeurs de talents". En 10 ans, la Bundesliga a ainsi investi 700 millions d’euros dans la formation de ses jeunes joueurs.

Une saine gestion économique

La force du football allemand repose aussi sa gestion financière. Contrairement à la plupart des autres championnats européens, la Bundesliga affiche des recettes équilibrées grâce à la billetterie, aux droits télévisés et au sponsoring. Lors de la saison 2011-2012, 14 des 18 clubs engagés dans le championnat ont généré des profits à hauteur de 55 millions d’euros après impôts, tandis que la Ligue a dépassé les 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires.

Pour Philippe Diallo, le championnat français devrait aujourd’hui s’inspirer de son voisin : "Le modèle allemand est un exemple parce qu'il réussit à allier performance sportive et rigueur de gestion. Le Bayern Munich a des comptes positifs pour la 20e année consécutive".

La fin du cycle espagnol ?

Avec les qualifications du Bayern Munich et du Borussia Dortmund et la débâcle du FC Barcelone et du Real Madrid, le football européen semble assister à une passation de pouvoir entre l’Espagne et l'Allemagne. Ultra dominateur avec trois succès consécutifs à l'Euro-2008, au Mondial-2010 et à l’Euro-2012, le football ibérique semble aujourd’hui s'essouffler.

Toutefois, même si la supériorité allemande est indéniable, Philippe Diallo refuse d'enterrer tout de suite les Espagnols : "C’est plus une sorte de retrait. Barcelone a été handicapé avec Messi car il est blessé en ce moment. Ses coéquipiers sont aussi moins en forme, peut-être usés psychologiquement et physiquement. Mais de là à les rayer de la carte en Europe, c’est faire un trop grand pas en avant".