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La Ligue arabe tente de relancer le processus de paix israélo-palestinien

La Ligue arabe accepte pour la première fois le principe d'un "échange mineur de terre comparable et mutuellement accepté" entre Israéliens et Palestiniens, au lieu du retour aux frontières de 1967. Une évolution bien accueillie en Israël.

Moribond depuis deux ans et demi, le processus de paix israélo-palestinien est-il en passe d’être réanimé ? Toujours est-il qu’en reformulant leur initiative de paix au Proche-Orient, datant de 2002, les pays arabes ont envoyé un message fort.  Notamment en validant désormais expressément le principe d’un "échange mineur de territoire comparable et mutuellement accepté"entre Israël et les Palestiniens, sous les auspices des Etats-Unis. Et ce, au lieu du retour strict aux frontières de 1967 que la Ligue arabe réclamait jusqu'alors, afin de ne pas légitimer la colonisation israélienne.

C’est lors d'une réunion à Washington entre une délégation de la Ligue arabe et le secrétaire d'Etat américain John Kerry, le Premier ministre et chef de la diplomatie du Qatar, Hamad ben Jassem al-Thani, dont le pays préside le comité de suivi de l'initiative de paix arabe, que cette initiative a été actée. "La délégation de la Ligue arabe a soutenu qu'un accord devrait être basé sur la solution de deux Etats sur les frontières du 4 juin 1967, avec (la possibilité) d'un échange limité et comparable de territoires", a expliqué le dirigeant qatari qui s'est exprimé, à l'issue de la rencontre.
"C'est un très grand pas en avant", s'est félicité de son côté John Kerry lors d'un point de presse, au lendemain de la réunion.
"La délégation arabe a présenté la position officielle palestinienne: en échange de l'acceptation sans équivoque par Israël de la solution à deux Etats sur la frontière de 1967, l'Etat de Palestine en tant qu'Etat souverain pourrait envisager des modifications frontalières mineures agréées égales en superficie et en qualité, dans la même zone géographique, et qui ne porteraient pas préjudice aux intérêts palestiniens", a expliqué, mardi, le négociateur palestinien Saëb Erakat.
Une initiative jugée positive
Premier concerné, l’Etat hébreu a prudemment salué mardi cette évolution annoncée la veille par la Ligue arabe, ce qui lui permettrait de conserver ses blocs de colonies les plus peuplés. "Il s'agit certainement d'une étape importante et je m'en réjouis", a notamment réagi la ministre israélienne de la Justice Tzipi Livni, chargée du dossier des négociations avec les Palestiniens. "L'initiative prise par la Ligue arabe renforce réellement la chance" de conclure un accord, a-t-elle ajouté sur les ondes de la radio militaire.
"Nous sommes prêts à des changements, quelque chose qui permettra aux Palestiniens, je l'espère, de revenir à la table (des négociations) et de faire les compromis nécessaires", a-t-elle ajouté.
"Cela envoie aussi un message aux citoyens israéliens: nous ne parlons plus seulement aux Palestiniens, il y a un groupe de pays arabes qui disent: "Si vous parvenez à un accord avec les Palestiniens, nous ferons la paix avec vous, nous normaliserons les relations", a souligné la ministre.
L'initiative de paix saoudienne, adoptée en 2002 par la Ligue arabe, prévoyait une normalisation des relations entre les pays arabes et l’Etat hébreu en échange du retrait israélien des territoires arabes occupés depuis juin 1967, la création d'un Etat palestinien avec Jérusalem-Est pour capitale et un règlement "équitable et agréé" de la question des réfugiés palestiniens sur la base de la résolution 194 de l'Assemblée générale de l'ONU.      
Ce plan de paix arabe ne prévoyait aucun échange de territoire. Israël en avait reconnu des "aspects positifs" mais ne l'a pas accepté, notamment en raison de la mention du droit au retour des réfugiés palestiniens…
 FRANCE 24 avec dépêches