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Ouverture des débats de fond au procès du Khmer rouge "Douch"

Soupçonné d'être l'ex-tortionnaire en chef du régime khmer, le Cambodgien "Douch" a entendu les chefs d'accusation retenus contre lui à l'ouverture des débats de fond du premier procès visant l'ex-dictature communiste de Pol Pot.

La cour spéciale cambodgienne parrainée par les Nations unies est entrée, lundi matin, dans le vif du sujet du procès de Kaing Guek Eav, plus connu sous le nom de "Douch". La première journée a été consacrée à la lecture des chefs d’accusation visant l’ex-chef du centre de rétention S-21 du régime khmer.

Escorté dans le boxe des accusés, "Douch" a salué respectueusement les juges. L’ancien instituteur a répondu poliment aux questions portant sur son identité. Il s’est ensuite vu notifier les chefs d’accusations dont il fait l'objet. Il est poursuivi pour crimes de guerre, crimes contre l'humanité, torture et meurtres avec préméditation. Kaing Guek Eav, âgé de 66 ans, risque la prison à vie pour les 15 000 personnes torturées et exécutées au sein du centre de rétention S-21.

Le seul haut dirigeant à plaider coupable

Kaing Guek Eav est le premier des cinq haut dirigeants des Khmers rouges (1975-1979) a comparaître devant cette cour établie pour juger les crimes commis à l’époque. Cet ancien professeur de mathématiques devenu l’un des tortionnaires les plus emblématiques des Khmers rouges est le seul à plaider coupable. "Son témoignage est essentiel pour corroborer nos connaissances qui sont encore très académiques", explique à FRANCE 24 Beth Van Schaack, professeur associé de droit à l'université de Santa Clara et auteure de "Juger les Khmers rouges".

Mais pour les Cambodgiens, la portée de ce procès est discutable. "Les gens dans la rue, dans leur grande majorité, ne sont pas au courant qu’un procès se déroule", confirme Cyril Payen, envoyé spécial de FRANCE 24 à Phnom Penh.

Les autres ex-Khmers rouges à attendre leur procès sont Khieu Samphan, président du Cambodge entre 1975 et 1979, Nun Chea, bras droit de Pol Pot, Leng Sary, alors Premier ministre, et sa femme Leng Thirith.