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L'avenir économique de Madrid s'annonce encore plus noir

L'Espagne a annoncé que la récession en 2013 serait encore plus grave que prévu et que le pays ne réussirait pas à réduire son déficit sous la barre des 3 % avant 2016.

L'Espagne verra son économie se contracter de 1,3% cette année avant un retour à la croissance en 2014, a annoncé vendredi le gouvernement, qui a dû admettre que son déficit public ne redescendrait pas sous le seuil des 3% avant 2016, soit deux ans plus tard que prévu.

Le gouvernement de droite de Mariano Rajoy, engagé dans un effort historique d'assainissement des comptes publics, présentait ses prévisions économiques allant jusqu'en 2016, constituant le Programme de stabilité qui doit être envoyé à Bruxelles.

Il s'agit de prévisions "extrêmement prudentes", a souligné le ministre de l'Economie, Luis de Guindos, à l'issue du Conseil des ministres qui venait d'approuver ce plan.

Ce cadre macro-économique est assorti d'un plan de réformes structurelles vivement réclamé par Bruxelles, qui ne cesse de mettre en garde l'Espagne contre le "déficit excessif" de ses comptes publics.

Ces réformes excluent une hausse des principaux impôts, mais le gouvernement envisage des taxes supplémentaires notamment en matière d'environnement. "Nous n'allons pas augmenter les grands impôts : l'impôt sur le revenu et la TVA", a souligné la porte-parole du gouvernement, Soraya Saenz de Santamaria.

Retombée en récession à la fin 2011, la quatrième économie de la zone euro a terminé l'année 2012 sur un recul de 1,37% de son produit intérieur brut. Pour 2013, le gouvernement a été contraint d'admettre que le recul du PIB irait jusqu'à 1,3%, avant un retour à une faible croissance de 0,5% en 2014.

Dans ce contexte, le chômage, qui a atteint à la fin mars le seuil record de 27,16% des actifs et dépassé la barre des six millions de sans-emploi, ne devrait baisser que faiblement en 2014, à 26,7% puis 25% en 2015.

Après avoir annoncé l'an dernier un programme d'économies atteignant 150 milliards d'euros jusqu'en 2014, le gouvernement a dû relever son objectif de réduction du déficit public, à 6,3% du PIB cette année contre une prévision de 4,5%, puis 5,5% en 2014, 4,1% en 2015 et 2,7% en 2016.

La dette publique du pays, qui s'alourdit mécaniquement avec la hausse des déficits, devrait quant à elle s'envoler à 91,4% en 2013, 96,2% en 2014, 99,1% en 2015 et 99,8% en 2016. 

AFP