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Ouganda : des champs survitaminés contre la malnutrition

En Ouganda comme dans d'autres pays d'Afrique, les carences en vitamine A font des ravages. Pour lutter contre cette famine cachée, l'Ouganda cultive un légume-racine à la couleur et aux vertus étonnantes : la patate douce orange.

Elle est la star du moment dans les champs : une patate douce ougandaise croisée avec une variété 100 fois plus riche en bétacarotène. Améliorer les qualités nutritives d'une culture locale pour améliorer la santé de la population en général, cela s'appelle la "biofortification".

En sept ans, plus de 10 000 fermiers ont été convaincus par cette idée en Ouganda. Et avec l'aide d'un organisme de recherche international, HarvestPlus, et de 10 millions de dollars alloués par USAID, cette racine orange pleine de vitamine A devrait pousser dans les champs de 225 000 agriculteurs ougandais d'ici cinq ans.

Famine cachée

En Ouganda, environ un tiers des enfants de moins de cinq ans souffrent de carences en vitamine A, avec comme conséquences des problèmes de croissance, des déficiences visuelles et dans les cas les plus graves, des morts prématurées.

Cette forme de malnutrition porte un nom : la "famine cachée". Les enfants n'ont pas nécessairement faim, mais manquent de micro-nutriments pourtants essentiels à leur développement. Contre ce mal discret, la "biofortification" pourrait ouvrir une nouvelle voie. En particulier pour les régions isolées, où les compléments alimentaires ont parfois du mal à arriver.

Une banane OGM

Et pour donner un coup de pouce à la nature, le pays va encore plus loin : l'Ouganda pourrait bientôt compter sur une banane transgénique enrichie en vitamine. Cette banane OGM contient près de 9 fois plus de vitamine A que la banane locale. 

Dans le champ-test de Kawanda, à quelques pas de la capitale, la production de ces bananes à la pulpe orange a déjà commencé. 

D’ici la fin de l'année, le gouvernement ougandais devrait donner son feu vert à la diffusion des OGM dans le pays. Mais certains restent sceptiques, même au nom d'une meilleure alimentation. Les opposants, eux, espèrent que la loi sur les OGM sera repoussée.