![Fillon annonce l'encadrement des stock-options jusqu'à fin 2010 Fillon annonce l'encadrement des stock-options jusqu'à fin 2010](/data/posts/2022/07/14/1657821532_Fillon-annonce-l-encadrement-des-stock-options-jusqu-a-fin-2010.jpg)
Le Premier ministre, François Fillon, annonce que les dirigeants d'entreprises aidées par l'État devront renoncer à leurs stock-options et actions gratuites jusqu'à la fin de 2010 au moins.
Le Premier ministre français, François Fillon, a détaillé lundi après-midi les mesures du décret sur la "rémunération des dirigeants des entreprises bénéficiant des aides de l’État".
Précisant qu’il s’agissait de "règles de temps de crise", François Fillon a annoncé que l’attribution de stock-options et d’actions gratuites sera interdite jusqu’en 2010 pour les dirigeants des entreprises bénéficiant d’une aide de l’État, à savoir, jusqu'à présent, les grandes banques et les sociétés du secteur automobile. Les bonus seront, par ailleurs, strictement encadrés et pourront être interdits en cas de grosses vagues de licenciements.
Pour les autres entreprises ne bénéficiant pas d'aides publiques, le Premier ministre a annoncé la mise en place d’un "comité des sages" avant la "fin du mois". Il sera "chargé de veiller à ce que les dirigeants […] des entreprises mettant en œuvre un plan social d’ampleur ou en recourant au chômage partiel reconsidèrent l’ensemble de leurs rémunérations".
Le gouvernement "ménage la chèvre et le chou"
D’autre part, l’Autorité des marchés financiers (AMF) sera tenue, à la fin de l'assemblée générale de chaque entreprise, de mettre à jour un "tableau de bord" qui permettra de vérifier en temps réel le respect des engagements pris dans ce cadre.
Les entreprises publiques, quant à elles, "devront respecter des règles et des principes de gouvernance de haut niveau en termes éthiques". Ces règles, a-t-il expliqué, concerneraient la part variable de rémunération des dirigeants mais aussi d’éventuelles indemnités de départ.
Selon Roselyne Febvre, spécialiste de la politique française à FRANCE 24, le gouvernement "ménage la chèvre et le chou". "Nicolas Sarkozy a toujours été considéré comme l’ami des patrons et ne veut pas se mettre en porte-à-faux avec une partie de son électorat", analyse-t-elle. Avec ce décret, il montre également aux Français, "sans prendre beaucoup de risques, qu’il a entendu la rue", ajoute-t-elle.
Depuis plusieurs semaines, les polémiques liées à la rémunération des dirigeants d’entreprises se sont multipliées : la Société générale, puis Valéo ou encore Cheuvreux, la filiale du Crédit agricole. La dernière en date - l’annonce de l’attribution de 1,1 million d’euros de stock-options aux dirigeants de GDF Suez - a provoqué un tollé en France. Cédant à la pression sociale et politique, les PDG et le vice-président du groupe ont renoncé, jeudi, à ces avantages.