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Affaire Tapie : Christine Lagarde ne souhaite pas "spéculer"

En marge des réunions de printemps du FMI, Christine Lagarde a répondu aux questions de FRANCE 24. Convoquée fin mai par la justice française pour s'expliquer sur son rôle dans l'affaire Tapie, elle affirme qu'elle se réjouit d'y participer.

Après l’annonce de sa convocation par la Cour de justice de la République (CJR) pour s'expliquer sur son rôle dans l'affaire Tapie/Crédit lyonnais, Christine Lagarde a assuré sur FRANCE 24 qu’elle n’était pas inquiète.

La Directrice générale du FMI, dont le domicile a été perquisitionné en mars dernier, a affirmé qu’elle avait même hâte d’être entendue par les magistrats : "Je me réjouis d’y participer. Cela me permettra de dire ce que je connais".

L’ancienne ministre de l’Economie sous la présidence de Nicolas Sarkozy est soupçonnée d’avoir réglé par un arbitrage privé un litige judiciaire concernant la revente en 1993 par le Crédit lyonnais d'Adidas, alors contrôlé par l'homme d'affaires Bernard Tapie. À l’issue de son audition, elle pourrait être ainsi mise en examen.

Interrogée sur cette éventualité et sur une possible démission du FMI, Christine Lagarde s’est contentée de dire qu’elle ne voulait pas "spéculer".

Favorable à la levée du secret bancaire

Dans cet entretien accordé à FRANCE 24, la directrice générale du FMI s’est également exprimée sur l’actualité économique.

Christine Lagarde a notamment indiquée qu’elle était "à titre personnel" favorable à la fin du secret bancaire dans l'Union européenne. "Je crois que les mouvements que l'on observe en particulier sur le Luxembourg et dont j'espère qu'on pourra les observer sur l'Autriche vont dans la bonne direction", a-t-elle expliqué. "Je crois que c’est une excellente chose".

Chypre est une exception

Concernant la flatteuse couverture du magazine américain Time qui a affiché son portrait en titrant "Cette femme peut-elle sauver l'Europe ?", Christine Lagarde a tenu à rappeler qu’il s’agissait d’un effort collectif pour sortir l'Europe de la crise politico-financière où elle est embourbée depuis trois ans.

"Aucune de ces initiatives ne peut être portée par une seule personne ni même par une seule institution. Cela nécessite la coopération de tous", a déclaré la patronne du FMI.

Le Fonds monétaire international va notamment prêter un milliard d'euros à Chypre dans le cadre du plan de sauvetage de dix milliards conclu avec les Européens. Interrogée sur la taxation controversée des dépôts bancaires, Christine Lagarde a assurée qu’elle n’était pas envisagée pour d’autres pays : "Chypre n’est pas un précédent, c’est une exception".