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Ouverture des débats de fond au procès du Khmer rouge "Douch"

après – "Douch" comparaît, à partir de lundi, devant un tribunal cambodgien. L'ex-tortionnaire en chef présumé des Khmers rouges devra répondre des accusations de crimes de guerre, crimes contre l'humanité, torture et meurtres avec préméditation.

La cour spéciale cambodgienne parrainée par les Nations unies est entrée lundi matin dans le vif du sujet du procès de Kaing Guek Eav, plus connu sous le nom de "Douch". L’ex-chef du centre de rétention S-21 du régime des Khmers rouges risque la prison à vie pour les 15 000 personnes torturées et exécutées au sein du bâtiment. Il est poursuivi pour crimes de guerre, crimes contre l'humanité, torture et meurtres avec préméditation. La cour a exclu la peine de mort.

"Après 10 ans de détention préventive, enfin il va pouvoir répondre en public aux questions que la justice veut lui poser", explique à FRANCE 24 maître François Roux, l’avocat français de la défense. Le procès de "Douch" a débuté le 17 février mais les juges ne s’étaient alors intéressés qu’à des questions de procédure et c'est seulement maintenant que les faits vont être abordés.

Le seul haut dirigeant à plaider coupable

Kaing Guek Eav est le premier des cinq haut dirigeants des Khmers rouges (1975-1979) a comparaître devant cette cour établie pour juger les crimes commis à l’époque. Cet ancien professeur de mathématiques devenu l’un des tortionnaires les plus emblématiques des Khmers rouges est le seul à plaider coupable. "Son témoignage est essentiel pour corroborer nos connaissances qui sont encore très académiques", explique à FRANCE 24 Beth Van Schaack, professeur associé de droit à l'université de Santa Clara et auteure de "Juger les Khmers rouges".

Mais pour les Cambodgiens, la portée de ce procès est discutable. "Les gens dans la rue, dans leur grande majorité, ne sont pas au courant qu’un procès se déroule", confirme Cyril Payen, envoyé spécial de FRANCE 24 à Phnom Penh.

Les autres ex-Khmers rouges à attendre leur procès sont Khieu Samphan, président du Cambodge entre 1975 et 1979, Nun Chea, bras droit de Pol Pot, Leng Sary, alors Premier ministre, et sa femme Leng Thirith.