Une heure après l'annonce de l'arrestation du second suspect, les habitants de Watertown, soulagés de l'issue de la chasse à l'homme, ont spontanément manifesté leur joie dans les rues de la ville.
"USA! USA!". Après une journée rythmée par les sirènes et le vrombissement des hélicoptères, les habitants de Watertown, transformée en ville fantôme par la traque de Djokhar Tsarnaev, ont laissé éclater leur joie à l'annonce de sa capture vendredi soir.
Dans la banlieue de Boston, Watertown, où les recherches se sont concentrées une grande partie de la journée, les habitants ont applaudi à l'annonce de la capture du jeune homme retrouvé par les forces de l'ordre --grâce à un renseignement d'habitants de la ville-- caché au fond d'un bateau entreposé dans un jardin.
"C'est un grand soulagement. C'est la fin", souffle Christian, un voisin vivant dans la rue où a été retrouvée Djokhar Tsarnaev.
Une heure après l'annonce de son arrestation, dans le quartier, les habitants se rassemblent dans une ambiance festive agitent des drapeaux américains et scandent "USA! USA!".
Des célébrations qui traduisaient le soulagement d'une population traumatisée par le plus grave attentat commis aux Etats-Unis depuis le 11-Septembre, au terme d'une journée passée à Watertown, comme à Boston, à se terrer chez soi, à la demande des autorités, pendant que les forces de l'ordre traquaient Djokhar Tsarnaev.
Avec 9.000 agents déployés, les escadrons de policiers ont toute la journée de vendredi remplacé les cars de touristes dans cette chic ville portuaire aux allures européennes.
"On l'a eu"
Aucun métro ni bus n'a circulé de la journée, tandis que les rares piétons s'aventurant dans les rues avaient l'air égarés. "C'est incroyable, je ne sais pas quoi faire", témoignait Ana, une touriste colombienne de passage, à la recherche d'un endroit où manger.
Le gouverneur Deval Patrick avait ordonné à la population de rester chez elle et de "n'ouvrir la porte à personne, sauf s'il s'agit d'un policier bien identifié". Par ailleurs, les autorités ont demandé aux commerces ne garder porte close.
Sur Stuart Street, habituellement animée avec ses magasins et restaurants, on pouvait de porte en porte lire la même formule répétée à satiété: "désolé, nous sommes fermés".
Isolée du reste du pays, Boston n'était plus non plus desservie par les lignes de chemin de fer.
A Watertown, Jonathan Crespo regardait chez lui le film "Zero Dark Thirty", qui retrace la traque d'Oussama ben Laden par les services de renseignement américains, quand sa nuit a basculé.
"Ma fiancée a cru entendre des voitures de police, je pensais qu'elle était sous l'influence du film. Mais j'ai vu de très nombreux véhicules, et j'ai entendu une sorte d'explosion, probablement une grenade sonore", a expliqué Jonathan. "J'ai eu très peur. Je ne m'attendais vraiment pas à ça", a-t-il confié.
Juste après, Tamerlan Tsarnaev, jeune homme d'origine tchétchène identifié jeudi par le FBI comme le suspect "numéro un", mourait à l'hôpital.
Toute la nuit et toute la journée, les rumeurs ont gonflé, les habitants se précipitant sur leurs outils de communication quand ils n'étaient plus derrière leur fenêtre à observer les rues désertes.
"On est restés assis dans le noir, les portes fermées, en envoyant des SMS et en essayant de récupérer toutes les informations qu'on pouvait de nos amis", racontait une étudiante, qui dit s'appeler Pallavi.
Après une journée à passer Watertown au peigne fin, les policiers en tenue d'intervention, gilets pare-balles et fusils d'assaut, ont finalement localisé Djokhar. Et réussi à l'interpeller, grièvement blessé mais vivant.
Sur Twitter, le maire de Boston, Tom Menino, savourait la perspective de retrouver sa ville: "On l'a eu".
AFP