Pervez Musharraf a été placé en résidence surveillée par la justice pakistanaise, qui avait ordonné, jeudi, son arrestation. L'ancien président s'était alors enfui du tribunal.
L'ancien président pakistanais Pervez Musharraf a été placé vendredi en résidence
surveillée à son domicile de la banlieue d'Islamabad en vue de sa prochaine présentation devant une juridiction antiterroriste.
La police a escorté l'ancien chef d'état-major de l'armée jusqu'à son domicile, où il restera sous surveillance pendant deux jours.
Le juge qui a ordonné sa comparution devant une juridiction antiterroriste a assimilé l'arrestation de juges, que Pervez Musharraf avait ordonnée en 2007, à une attaque contre l'Etat.
Naveed Malik, avocat présent lors de l'audience, a rapporté que l'ancien général avait réclamé cette mise en résidence surveillée afin de ne pas aller en prison.
"La police doit désormais le présenter à une juridiction antiterroriste dans le délai de deux jours", a dit cet avocat aux journalistes présents à l'extérieur du tribunal.
itL'un des avocats de Pervez Musharraf a annoncé qu'il déposerait un recours devant la Cour suprême ce vendredi.
L'ancien militaire, qui a pris le pouvoir par la force en 1999 avant de renoncer à ses fonctions en 2008, est rentré le 24 mars au Pakistan au terme de près de quatre années d'exil volontaire. Il est revenu pour préparer les élections législatives du 11 mai, lors desquelles il espérait remporter un siège.
Son arrestation illustre l'évolution des rapports de force entre la justice civile et l'armée, jadis toute puissante. Les élections du mois de mai doivent permettre la première
transition entre deux gouvernements civils élus au Pakistan.
Certains militaires ne voient toutefois pas d'un mauvais oeil les déboires de Pervez Musharraf.
"Je pense que l'armée n'était pas favorable à son retour et qu'elle a essayé de le dissuader", dit le général Hamid Khan, un ancien chef militaire. "Mais il a choisi de revenir et il doit désormais faire face aux conséquences. L'armée reste en dehors
de tout cela."
Pervez Musharraf est accusé d'avoir violé la Constitution en plaçant des juges en résidence surveillée lors de sa confrontation en 2007 avec l'appareil judiciaire. Il est aussi
accusé de trahison pour avoir suspendu la Constitution et imposé l'état d'urgence.
Il lui est aussi reproché de ne pas avoir fourni de protection suffisante à l'ancien Premier ministre Benazir Bhutto, assassinée lors d'un meeting en décembre 2007.
Pervez Musharraf, qui dément toutes ces accusations, est aussi mis en cause dans la mort d'un chef séparatiste du Baloutchistan.
Reuters