Le Bundestag a approuvé à une large majorité le plan de sauvetage de Chypre, pays au bord de la faillite. L'aide à la petite île coûtera un peu moins de trois milliards d'euros à l'Allemagne, soit un tiers de la part apportée par les Européens.
Les députés allemands du Bundestag ont approuvé jeudi l'aide à Chypre, à une très large majorité, comme tous les plans d'aide précédents aux pays en crise de la zone euro.
Sur les 601 députés présents, 486 ont voté oui, a annoncé le vice-président du Bundestag, Wolfgang Thierse.
Les Européens et le Fonds monétaire international (FMI) vont accorder jusqu'à 10 milliards d'euros de crédits à la petite île de la Méditerranée, au bord de la faillite. En contrepartie Chypre va mettre en oeuvre des réformes et restructurer en profondeur son secteur bancaire hypertrophié. La part de l'Allemagne dans les crédits consentis doit s'élever à un peu moins de 3 milliards d'euros.
Le ministre des Finances Wolfgang Schäuble avait avant le vote insisté sur la nécessité d'aider Chypre pour "éviter que les problèmes de Chypre ne deviennent de nouveaux problèmes pour la zone euro". Il a insisté sur les succès rencontrés par les pays qui, en échange de l'aide de leurs partenaires, appliquent déjà des programmes de réformes, souvent décriés sur place comme trop stricts mais qui "mènent au succès" et sont "le bon chemin" aux yeux du grand argentier allemand.
Dans un communiqué publié immédiatement à l'issue du vote, le ministre a estimé que le Bundestag avait "pris ses responsabilités pour l'euro et la zone euro" et dans son propre intérêt. "Pour une nation exportatrice comme l'Allemagne la monnaie unique est une base indispensable à la croissance, l'emploi et la prospérité".
Deux des trois partis d'opposition, le SPD social-démocrate et les Verts, ont apporté leurs voix à la majorité conservatrice-libérale d'Angela Merkel, comme ils l'avaient déjà fait pour la plupart des votes précédents. Il s'agissait du douzième vote des élus allemands en matière de sauvetage de la zone euro depuis mai 2010, après les feux verts donnés pour les aides aux pays (Grèce, Irlande, Portugal, banques espagnoles) et pour la mise sur pied des différents mécanismes de sauvetage de l'union monétaire.
"Nous allons approuver ce programme mais ne vous méprenez pas", a prévenu le chef du groupe parlementaire SPD Frank-Walter Steinmeier dans l'hémicycle à l'attention de M. Schäuble et de Mme Merkel, "ce n'est pas une approbation de votre manière de gérer la crise".
Dans d'autres pays de la zone euro un vote du parlement est nécessaire pour pouvoir libérer l'aide à Chypre, ainsi en Finlande ou encore en Autriche. M. Schäuble a dit jeudi tabler sur le versement d'une première tranche à Nicosie le mois prochain.
Les députés allemands ont également approuvé jeudi un allongement de la durée des prêts à l'Irlande et au Portugal, M. Schäuble citant "les énormes efforts" consentis par ces deux pays, et qui commencent à porter leurs fruits, selon lui.
AFP