Le secrétaire d'État américain John Kerry, en visite à Pékin ce samedi, et le conseiller d'État chinois Yang Jiechi sont tombés d'accord sur la nécessité de travailler ensemble à la dénucléarisation de la péninsule coréenne.
L'objectif du premier déplacement en Chine du secrétaire d'État américain était clair : convaincre les autorités chinoises d'user de leur influence pour mettre fin à l'escalade verbale pratiquée par la Corée du Nord depuis plusieurs semaines. Mission accomplie : le conseiller d'État chinois Yang Jiechi et John Kerry sont tombés d'accord, ce samedi 13 avril, pour œuvrer ensemble à la dénucléarisation de la péninsule coréenne.
"S'attaquer au problème nucléaire en Corée sert les intérêts de toutes les parties", a déclaré à ce titre Yang Jiechi.
Après une étape à Séoul, où il a réaffirmé le plein soutien de Washington à son allié sud-coréen, John Kerry s'est rendu à Pékin où il a déjeuné avec le ministre des Affaires étrangères, Wang Yi, et rencontré le président Xi Jingpin.
"L'heure est critique"
Le secrétaire d'État américain espérait amener le principal allié politique et économique de Pyongyang à hausser le ton concernant les tensions qui règnent dans la péninsule coréenne et à exercer des pressions sur les Nord-Coréens. "Il n'y a pas de dirigeants sur cette planète qui soient mieux en mesure de changer les choses que les Chinois. Tout le monde le sait, y compris eux", avait commenté le chef de la diplomatie américaine depuis Séoul.
Au président Xi Jinping, John Kerry a affirmé samedi que l'heure était "critique". "Monsieur le président, l'heure est assurément critique avec des défis très difficiles à surmonter, dont les problèmes dans la péninsule coréenne", a-il déclaré. Le responsable américain a également cité, parmi les "problèmes", l'Iran et son armement nucléaire, la Syrie et le Moyen-Orient.
La Chine "très préoccupée"
Les États-Unis et la Corée du Sud, mais aussi le Japon, directement menacé vendredi par Pyongyang d'une frappe nucléaire, cherchent à dissuader la Corée du Nord de procéder à un tir d'essai d'un ou de plusieurs missiles de courte et moyenne portée susceptible d'embraser la péninsule coréenne.
Depuis un an, Pyongyang a effectué deux tirs de fusée considérés par les Occidentaux comme des essais déguisés de missiles balistiques, et un essai nucléaire qui lui a valu un nouveau train de sanctions à l'ONU.
itLa Chine s'était jusqu'ici montrée réticente à l'idée de faire pression sur Pyonyang, mais il semble que les déclarations belliqueuses des dernières semaines aient infléchi cette position. Sans désigner explicitement la Corée du Nord, le président chinois Xi a mis en demeure Pyongyang, la semaine dernière, de ne pas "précipiter la péninsule coréenne dans le chaos".
Selon le chef de la diplomatie française Laurent Fabius, qui a rencontré les dirigeants chinois vendredi à Pékin, ces derniers sont "très préoccupés" par la situation. Ils lui ont assuré, a-t-il dit, "qu'ils faisaient le maximum d'effort pour que la tension soit réduite".
Affichant la fermeté de Washington face aux menaces, John Kerry a parallèlement apporté son soutien à la main tendue par Séoul à Pyongyang.
Après la Chine, John Kerry se rendra au Japon, menacé vendredi soir par le régime nord-coréen de "flammes nucléaires" après que Tokyo eut déployé des batteries anti-missiles et ordonné à l'armée de détruire tout missile nord-coréen qui menacerait le territoire nippon. Kerry a indiqué espérer que la Chine, le Japon et les États-Unis parviendraient à "l'unité" requise pour proposer "des solutions d'action".
Avec dépêches